PointViandes remet à neuf l'abattoir de Pau
Racheté pour 1,25 million d’euros, il y a quelques mois, par GLV (Gascogne Limousin Viandes) et Pédavia (groupe Arcadie Sud-Ouest), ses deux principaux utilisateurs, l'ex-abattoir municipal de Pau est désormais géré, depuis le 1er juillet, par la société PointViandes. Filiale de GLV, elle-même filiale du groupe Serval, spécialisé dans la fabrication d'aliments pour bétail, et la production et l'abattage de veaux, PointViandes a réembauché l'ensemble du personnel présent sur le site et a poursuivi l'abattage « dans les mêmes conditions que le service public ».
Ce passage à une exploitation privée s'accompagne, toutefois, d'un grand programme de travaux qui permettront de remettre l'outil de travail à niveau et de le redimensionner, afin de prendre en compte les besoins de développement de GLV et des autres professionnels qui l'utilisent. « Pendant ses vingt premières années d'existence, cet abattoir a fait l'objet d'une maintenance très aléatoire et les investissements qui auraient dû être réalisés ne l'ont pas été, souligne André Lestorte, directeur général de GLV. Nous avons, pour notre part, programmé cinq phases de travaux, pour un montant de 6 millions d’euros, afin de le transformer en un outil industriel digne de ce nom. »
D'ici 5 ans, 16 000 tonnes de veaux, bovins et ovins.
En préambule, avant même le démarrage des travaux, PointViandes a dû réaliser une « remise à niveau d'urgence » qui a consisté en un grand nettoyage complet et en une redistribution des surfaces dédiées aux déchets, afin d'assurer propreté et sécurité. L'entreprise devra aussi, rapidement, remettre en état les portes, qui sont toutes hors d'usage, et refaire certaines peintures. La phase 1 du plan directeur de travaux pourra alors commencer, avec la création d'une nouvelle chaîne pour les veaux, installée à la place de l'actuelle ligne porc Les porcs sont désormais abattus dans l'abattoir voisin de la FIPSO., inutilisée depuis 2004 et en cours de démontage. La phase 2 s'attaquera au traitement des abats et des déchets. La phase 3 sera consacrée à l'installation d'une nouvelle chaîne automatisée pour les bovins, plus longue que la ligne actuelle et dotée d'une machine à classer.
En phase 4, seront installés, dans la cour arrière du bâtiment, des quais d'expédition dédiés aux autres usagers de l'abattoir, la cour avant étant réservée à GLV. La refonte du bloc frigo est également programmée. Enfin, la phase 5 concernera les ateliers de découpe et l'expédition des abats. A cela s'ajouteront des travaux de réfection des quais de réception du bétail, de la station d'épuration, du bureau d'accueil et des locaux de la DSV ; la création d'une passerelle aérienne pour surveiller les veaux en stabulation et la réalisation de plafonds dans tous les halls d'abattage.
« L'ensemble de ces rénovations devrait être réalisé en moins de dix ans, confie M. Lambert, responsable du département viande du cabinet Pingat, choisi pour mener à bien cette tâche. Sa capacité de production sera de 20 000 t, mais nous avons tablé sur une progression de 3 600 tonnes en 5 ans, pour atteindre au total 16 600 tonnes. » D'ici là, GLV prévoit pour sa part d'abattre 9 500 tonnes de veaux, 1 000 tonnes de bovins et 100 tonnes d'ovins par an.