Plus de concertation contre les crises
Comment réguler le marché agricole tout en respectant les droits de la concurrence communautaires et les règles du commerce international ? La question a été posée hier à l'occasion d'un colloque organisé par Sciences Po et la DGCCRF. La solution pour beaucoup des intervenants semble passer par la concertation au sein des interprofessions. Philippe de Guénin, directeur de Viniflhor (office des fruits et légumes et du vin), a fait la démonstration de l'inefficacité partielle des outils existants de gestion de crise.
« Le retrait est une méthode efficace, mais qui risque de disparaître, les spots radio sont efficaces si le consommateur a envie du produit, le coefficient multiplicateur a un intérêt que si la crise est déclarée », a-t-il affirmé en substance, « Que reste-t-il ? Envisager une gestion concertée des volumes. Mais dans quelle mesure en avons-nous le droit ? ». Pour Christophe Paly, président de la confédération nationale des AOC, la concertation doit aller au-delà des volumes. « La profession de la filière vitivinicole demande de pouvoir interdire de vendre des produits en dessous de leur prix de production et de pouvoir se concerter en toute transparence en matière de prix », a-t-il déclaré. Jean-Michel Lemétayer, président de la FNSEA, a aussi encouragé chaque filière à s'organiser et à développer une politique contractuelle. Un appel partagé par Jérôme Bédier, président de la FCD, qui a néanmoins rappelé que « la contractualisation en volume est plus facile que la contractualisation en prix pour les produits périssables ». Ce bel élan unanime vers plus de concertation a cependant été nuancé par un contrôleur général de l'Agriculture qui a posé une question clé : « si on se concerte dans une interprofession, il y a-t-il entente ou pas ? ». Question à laquelle Guillaume Cerutti, directeur de la DGCCRF n'a pas répondu directement.