Plantes de l’avenir, une nouvelle stratégie européenne ?
A Bruxelles, le jusqu’à présent très discret commissaire belge Philippe Busquin, chargé de la recherche scientifique, vient de présenter une sorte de plan stratégique de la bio-économie européenne, dont la pièce maîtresse serait l’étude sur « les plantes de l’avenir ». Le tout à l’horizon 2025, des échéances aussi lointaines étant assez rares en politique. C’est donc encore loin, mais c’est déjà plein de fortes optimistes certitudes. Ainsi, les tomates sans goût, les pesticides et les productions ne répondant pas aux besoins des marchés appartiendront à cette date définitivement au passé. Les plantes ne seront plus utilisées uniquement pour des produits alimentaires mais également pour des biocarburants renouvelables, préservant l’environnement, ainsi que pour des matériaux bio divers. Le milieu rural connaîtra alors une « renaissance » grâce à la demande de produits végétaux transformés, et grâce aussi aux emplois hautement qualifiés en biotechnologie, qui quitteront les villes pour les campagnes. Sur les champs « pousseront » de nouveaux médicaments obtenus par modification ciblée du patrimoine génétique des plantes. Et ainsi de suite, dans une vision vaguement irénique des choses. Il faut savoir quand même que ce scénario a été élaboré par une commission de 21 membres réunie autour du commissaire, parmi lesquels des prix Nobel, des responsables d’Instituts de recherches, des industriels etc.