Pintade : la volaille de fêtes se développe en découpes
Certes, la pintade ne représente que 2,5 % des volailles produites en France, que 3 % des ventes en linéaire. Mais les industriels - Savel, LDC, Ramon, Gastronome, Arrivé, Doux et Ronsard, pour ne citer que les plus impliqués – proposent aux GMS, freeze centers et home-services de les accompagner dans une expérience d’offre déclinée entre pintades entières, découpes et produits élaborés.
C’est un « travail de fond » qui s’engage dès maintenant, annonce un des responsables chargés du dossier au bureau du marketing de la Sopexa. Des rendez-vous sont déjà pris. Le CIP (comité interprofessionnel de la pintade) se donne jusqu’à la mi-février pour faire le tour des distributeurs. Il proposera alors à chacun une solution qui sera testée en termes de valeur ajoutée, de volume et de marge. « Nous allons montrer, grâce à des tests sur un linéaire bien structuré, que ça vaut la peine de lancer la machine », annonce le président de la Communication du CIP (comité interprofessionnel de la pintade), Jean-Christophe Léon (Savel).
L’enjeu est la séduction des consommatrices jeunes et modernes. Les nouveaux outils de PLV (publicité sur le lieu de vente) mettent en scène une jeune femme tonique. Ils font valoir le « tempérament » de la pintade, la facilité de la cuisiner et ses qualités diététiques. L’affiche présente trois plats : une cuisse farcie, une pintade rôtie et un suprême ; le service minimum consiste donc à offrir au moins une cuisse, farcie ou désossée, une pièce entière et un suprême. Cependant l’offre de découpes est très variée, allant de la cuisse au suprême (filet + manchon) en passant par le filet simple ou double, le pilon, le haut de cuisse, le quart de pintade, la demie pintade, les aiguillettes et émincés. Il y a aussi une offre en produits farcis, rôtis ou en plats cuisinés ou en kits prêts à cuisiner.
L’offre de découpe est déjà conséquente
Une promesse est à la clé : faire encore progresser la part de la découpe. Cette part est de 35 % des pintades abattues pour 65 % de carcasses entières. Ce ratio ne demande qu’à s’inverser à terme pour se rapprocher de celui du poulet. La découpe concerne plus particulièrement les pintades dites standard (450 000 abattues par semaine), dont une sur deux est commercialisée sous forme de découpes. Les marges de progrès les plus immédiates résident dans cette catégorie. Les pintades sous signes officiels de qualité (250 000 par semaine) sont actuellement peu concernées. Il s’agit surtout des pintades Label Rouge, dont seulement 4 % sont découpées. Pour 2009, les volaillers voudraient pousser le taux de découpe à 45 % (contre 35 % aujourd’hui).
Il y a une raison industrielle au retard de la découpe de pintade : « Les gros fabricants de machines n’investissent pas sur les petites productions », explique Jean-Christophe Léon. C’est par transfert technologique que la découpe s’est développée dans la filière. « Les coûts technologiques sont plus élevés et les délais d’installation plus longs », avoue l’industriel. Pour autant, l’offre en découpes est déjà conséquente, ce que le CIP veut faire entendre aux distributeurs.
La pintade se distingue suffisamment du poulet pour justifier une échelle de prix supérieure. Sa position intermédiaire entre le poulet et le gibier, son assimilation aux volailles festives jouent en sa faveur. On admet généralement qu’une cuisse de pintade coûte deux fois plus cher au kilo qu’une cuisse de poulet. Cependant, les découpes de canard coûtent encore plus cher et se vendent bien. Par ailleurs, les découpes de pintade sont plus petites que les découpes de poulet. Ce qui minimise l’écart de prix.
Le rajeunissement des amateurs de pintades est une urgence pour la filière. La clientèle, plutôt constituée des plus de 50 ans, vieillit dangereusement, constate le CIP depuis des années. Moins d’un ménage sur quatre achète de la pintade, avec le risque de perte en diversité de l’univers des volailles.