Aller au contenu principal

Pigeonord passe à la vitesse supérieure

L'entreprise abat environ 2000 pigeonneaux par semaine, commercialisés dans le réseau grossiste.

Pigeonord vient d’inaugurer son nouvel abattoir implanté à Beuvry-la-Forêt (59), une petite commune rurale située entre Lille et Valenciennes. L’histoire de Pigeonord est indissociable de celle de la famille Jourdain, des agriculteurs originaires d’Auchy-les-Orchies (59). Éleveur de 600 couples de pigeons dès les années 80, Jean-Luc Jourdain rejoint l’association régionale des producteurs de pigeons de chair du Nord-Pas-de-Calais en 1984 en compagnie d’une vingtaine d’autres éleveurs. Vient ensuite la création en 1986 du premier abattoir sous forme coopérative à Orchies, dans lequel les 20 éleveurs mettent 20 % de l’investissement en parts sociales, mais conservent néanmoins chacun leur propre commercialisation.

Mais en 1994, les installations ne sont plus adaptées à des normes sanitaires européennes devenues de plus en plus contraignantes. Les charges de structure de l’abattoir dépassent 0,82 euro par pigeon et pour faire face, le groupe d’éleveurs-coopérateurs décide d’augmenter chacun leur nombre de couples. Une montée en puissance qui n’est pas sans engendrer de difficultés ! Jean-Luc Jourdain s’occupe de la commercialisation. La demande est tellement forte qu’il faut faire appel à l’extérieur. Pigeonord prend notamment contact avec le groupe de Dominique Georges, patron de l’abattoir des Charmilles implanté à Maulévrier (49) et qui commercialise actuellement environ la moitié du pigeon français.

A la recherche de nouveaux éleveurs

En 1994, les 20 éleveurs décident donc la construction d’un nouvel abattoir et… les premiers travaux débutent en octobre 2003. Ils se termineront cent jours plus tard. Quatre éleveurs ont «donné» près de 2000 heures de travail pour construire la dalle, les charpentes, faire l’électricité, et installer le groupe froid! L’équivalent d’un million de francs, qui seront rémunérés et versés dans 6 ans. Les nouvelles installations de Pigeonord seront inaugurées en septembre 2004. Sur les vingt éleveurs du départ, il n’en reste plus que cinq pour approvisionner l’outil. Cyril Jourdain qui a succédé à son père dans l’élevage, possède aujourd’hui 4 000 couples, soit 50% des approvisionnements de Pigeonord qui abat près des trois quarts des pigeons recensés en Nord-Pas-de-Calais…

Depuis 8 ans, Jean-Luc Jourdain est président national des éleveurs de pigeons de chair, et membre de l’interprofession nationale, aujourd’hui en sommeil. Il gère désormais l’abattoir et les circuits commerciaux, via une société d’exploitation. Il s’est avéré au fil du temps que le statut coopératif était mal adapté à l’activité…

L’investissement total s’est monté à 3 millions de francs et Pigeonord emploie dix salariés. Il abat environ 2 000 pigeonneaux par semaine (sevrés entre 28 à 35 jours) et commercialisés via 8 à 10 grossistes au nord de Paris et en Belgique (50% des débouchés) dans les circuits traditionnels (boucheries et détaillants).

Pigeonord est toujours à la recherche de nouveaux éleveurs pour répondre à une demande de produits de qualité. Et pour rentabiliser son nouvel outil, l’abattoir dispose d’une seconde chaîne d’abattage «volailles» et propose à la demande ses prestations de service.

Il a également créé un atelier de découpe de viandes mis à disposition des vendeurs directs de viande de plus en plus nombreux dans la région. Un à deux bovins sont ainsi découpés chaque semaine. Des accords éventuels avec la société Bocquet de Saint-Amand, spécialisée dans la fabrication de steaks hachés pourraient permettre le développement de cette activité, actuellement limitée par la difficile valorisation des quartiers avant de bovins et l’obligation d’analyses beaucoup trop contraignantes pour une petite structure comme la sienne!

Les plus lus

Œufs : le bond des importations européennes vient d’Ukraine, mais aussi de Turquie

L’évolution des prix des œufs français, au 19 décembre 2025, expliquée par le journal Les Marchés, qui publie trois fois par…

drapeau turc
Bovins : la Turquie continue sa décapitalisation, l’Europe en profite peu

Alors que les abattages de bovins continuent de progresser en Turquie faute de rentabilité de l’élevage allaitant et laitier,…

Gilles Huttepain, Vice-président de l'interprofession Anvol
Le poulet chinois s’impose en Europe, la volaille française alerte

La filière poulet française s’inquiète d’un afflux inédit en provenance de Chine, qui dégage ses surplus de filets de poulet…

douanier chinois devant un ordinateur
Viande bovine : la Chine enquête toujours sur ses importations et pourrait les limiter

Les résultats de l’enquête chinoise sur les perturbations de son marché intérieur de la viande bovine par les importations ne…

poules rousses en cage dans un élevage
Interdiction des poules en cage : « c’est le bon moment pour agir »

Des députés français demandent la Commission européenne d’inscrire l’interdiction de l’élevage de poules pondeuses en cage…

Les prix des œufs arrêtent leur progression en Europe avant les fêtes

L’évolution des prix des œufs français, au 12 décembre 2025, expliquée par le journal Les Marchés, qui publie trois fois…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Les Marchés
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez vos publications numériques Les Marchés hebdo, le quotidien Les Marchés, Laiteries Mag’ et Viande Mag’
Recevez toutes les informations du Bio avec la newsletter Les Marchés Bio