Pigeon : plan de cessation pour réguler la production
LM : Quelle est la situation de la filière française ‘pigeons de chair’ ?
Jean-Luc Jourdain : Notre filière a été fortement perturbée par la crise de l’influenza aviaire qui a provoqué la baisse de la consommation et l’arrêt des exportations (20 à 25 % de la production française de pigeons est habituellement exportée). C’est pourquoi, dès août 2006, nous avions travaillé à un dossier de cessation d’activité. Nous avons dû de le mettre en sommeil au moment des difficultés rencontrées par Elefa et Les Charmilles, les deux entreprises leaders implantées à Maulevrier près de Cholet (49). Elefa a déposé le bilan le 8 novembre 2006. Et après bien des péripéties, Elefa et Les Charmilles ont été repris par LDC le 1 er mars 2007. Avec cette reprise, LDC élargissait sa gamme et le pigeon pénétrait franchement dans les rayons des GMS. Une fois cette restructuration achevée, nous avons repris notre réflexion sur le plan de cessation.
LM : Quels sont les objectifs de cette aide à la cessation volontaire totale ou partielle accordée aux éleveurs de pigeons de chair par l’office de l’élevage le 31 janvier dernier ?
J-L.J : Il nous fallait tout d’abord trouver une enveloppe nationale qui permette l’abattage de 20 % du cheptel reproducteurs français. Elle devait permettre aussi la restructuration des abattoirs français et faire redémarrer la consommation, via les exportations. Les démarches furent longues et difficiles. Il a fallu en effet obtenir l’accord de Bruxelles. Nous avons néanmoins obtenu une enveloppe nationale de 650 000 euros qui permettra l’indemnisation des producteurs qui le souhaitent sur la base de 10 euros/couple reproducteur. Ce plan a été approuvé le 31 janvier dernier par le directeur de l’Office de l’élevage et publié au JO du 8 février. Les éleveurs ont jusqu’au 15 mars pour en bénéficier.
LM : Comment s'est déroulée la réunion de la Fédération organisée à Angers le 22 février dernier ?
J-L.J : Nous devions réunir tous les partenaires de la filière, à un moment où le marché du pigeon se redresse. Certains éleveurs ont arrêté leur production, et nous nous demandions s'il fallait réellement activer ce plan de cessation. Aujourd'hui, il est préférable d'appeler un plan de régulation de la production plutôt qu'un plan de cessation. Et nous sommes sûrs que cette enveloppe de 650 000 euros sera d'ores et déjà consommée.