Philippe Labbé

Les Marchés : Comment Courtepaille traverse-t-il la crise économique ? Quels sont vos résultats sur la dernière période ?
Philippe Labbé : On constate une baisse de la fréquentation de 7 à 8 %, comparable aux autres chaînes de restauration. Tous les segments d’activités sont concernés mais un peu plus les soirs en semaine, avec des variations selon la position géographique des restaurants. Par rapport à l’ensemble de la restauration, j’ai tendance à penser que les chaînes s’en sortent plutôt pas trop mal.
LM : Qu’ apportera la baisse de TVA à une enseigne comme la vôtre ?
P. L. : C’est d’abord une opportunité extraordinaire de pouvoir appliquer des baisses de prix pour qu’un plus grand nombre de consommateurs reviennent dans les restaurants. La question de l’emploi va être liée au développement de l’activité. La première chose à faire est d’appliquer des baisses de prix de façon à ce que le consommateur y soit sensible, ensuite on pourra redévelopper l’activité.
LM : Sur quels produits répercuterez-vous la baisse de la TVA chez Courtepaille ? Pensez-vous que le « contrat d’avenir », signé avec l’État, est équilibré ?
P. L. : Nous y travaillons. Les tarifs seront décidés avant fin mai, le temps d’imprimer les cartes des menus pour le 1 er juillet. Une chose est sûre : il y aura une baisse de prix sur le café, les eaux minérales et au minimum le menu d’entrée de gamme. La liste figurant dans le « contrat d’avenir » est une liste minimale, nous irons au-delà. C’est une chance historique. Cette histoire de TVA nous a empoisonnés pendant des années. Il était anormal que nos comptes d’exploitation enregistrent une TVA à 5,5 % sur nos achats et que les clients paient une TVA à 19,6 %. Pour établir ce contrat de confiance, toutes les organisations professionnelles ont appris à travailler ensemble, et avec des interlocuteurs de Bercy très à l’écoute. À nous d’être à la hauteur. Il devrait nous permettre de redorer le blason de nos métiers.