Petite baisse de forme en colza, dans le sillage du soja

L'abondance se confirme de jour en jour en Amérique du Sud. Si au Brésil la récolte est toujours estimée à 94,5 millions de tonnes (Mt), celle de l'Argentine qui se termine maintenant a une nouvelle fois été revue à la hausse avec 59,5 Mt. Comme d'habitude à ce stade de la campagne dans un pays où l'inflation galopante conditionne largement le comportement des producteurs, les ventes au départ de la culture s'effectuent au compte-goutte. Aux États-Unis, les semis progressent, réalisés à hauteur de 80 %, en retrait certes par rapport à ceux réalisés l'année dernière à la même date mais proches de la moyenne quinquennale. De nouvelles pluies sont attendues sur une grande partie du pays qui devraient être favorables aux cultures de soja. Les cours mondiaux toujours sous la pression d'une offre supérieure à la demande évoluent dans une fourchette étroite et se cherchent. Les huiles en sympathie avec le pétrole sont en baisse assez nette et font pression sur le cours de la graine. La période est délicate et de multiples facteurs, climatiques, moné-taires et géopolitiques permettent une petite animation. Le colza, même s'il demeure largement au-dessus du soja, subit en ce début de semaine la légère influence baissière des huiles. Les prix évoluent également avec ceux du canola qui après avoir été entrainés à la hausse par une période de sécheresse au Canada ont reperdu une petite partie du terrain gagné avec l'arrivée des pluies. En France, en revanche, l'inquiétude est toujours vive avec un déficit hydrique que les orages sporadiques sur notre territoire n'ont pas estompé. Alors que la récolte est déjà attendue en baisse, beaucoup d'opérateurs misent sur des rendements en retrait par rapport aux premières estimations qui ont été réalisées par le ministère de l'Agriculture. Le colza fob Moselle perd quelques euros pour une livraison en août à 371 euros la tonne, en ce début de semaine.
Prix en hausse pour le tournesolEn tournesol, les prix progressent en ancienne récolte du fait d'un manque de disponibilité, mais sont en retrait sur la nouvelle campagne, tirés à la baisse par les cours des huiles. Les surfaces sont en baisse en France, mais les cultures se développent pour l'heure de façon satisfaisante. Les prix des pois et féveroles reculent, quant à eux, cette semaine dans le sillage de ceux des céréales. L'intérêt acheteur reste manifeste en pois jaune, mais avec des vendeurs prudents dans l'attente des récoltes. Au Canada, les derniers chiffres font état d'une progression des surfaces accusant un retard de l'état végétatif qui pourrait ouvrir une fenêtre à la production française.