Pesticides dans les F&L: beaucoup de bruit pour rien
En analysant 150 lots de fruits et légumes courant 2005, le mensuel 60 Millions de consommateurs qui vient de paraître s’est penché les pesticides. Rien de spectaculaire ne ressort de cette étude, exception faite de traces de substances interdites. Hormis ce point, les conclusions sont en droite ligne avec les résultats enregistrés par la DG Sanco. En 2003, l’organisme européen avait trouvé, sur 47 000 lots, 5,6% d’échantillons dépassant les limites maximales de résidus, 39% ayant des teneurs inférieures ou égales aux normes autorisées, les 55% restants ne contenant pas de résidus. « Nos propres résultats sont conformes à ces tendances» observe le mensuel. « L’intérêt de nos analyses est de permettre d’entrer dans les détails. Car notre principal constat n’est pas le dépassement de limites mais la présence de produits non autorisés». Sur deux lots de carottes, de la vinchlozoline a été retrouvée, la substance étant pourtant interdite depuis 2001. D’autres exemples (raisin, pêche) font conclure au magazine que « tous les agriculteurs ne respectent pas les bonnes pratiques agricoles», ce qui est malheureux, mais n’a rien d’un scoop. Expliquant dans ses conclusions que « la présence éventuelle de résidus de pesticides ne remet pas en cause l’intérêt de consommer des fruits et légumes, bons pour la santé», l’étude a entraîné une réponse immédiate de l’interprofession des fruits et légumes. Interfel a tenu à rappeler que les dépassements enregistrés ne signifient pas « un risque pour le consommateur mais une mauvaise utilisation d’un produit». Quant aux substances interdites, elles peuvent être dues aux différences de réglementations d’un pays à l’autre, mais également être le fait de mauvaises pratiques agricoles « qui sont lourdement sanctionnées par les autorités compétentes mais également par les professionnels de la filière». Présentée sous un jour alarmiste, cette étude ne donne pas très envie de croquer dans une pomme.