Pernod Ricard sous-valorisé ?
L'intégration d'Allied Domecq par Pernod Ricard commence à porter ses fruits, à en croire la lecture des résultats semestriels du groupe Français. Avec un CA (de juillet à décembre 2005) établi à 3,268 Mds Eur, les ventes se sont envolées de 66,7%, en premier lieu grâce à l'intégration des marques du britannique qui ont provoqué un effet périmètre de 59,2%. Depuis l'acquisition qui l’a propulsé au deuxième rang mondial des spiritueux, Pernod Ricard a régulièrement progressé en Bourse, mais cette tendance s'est nettement ralentie ses derniers mois. La banque Lehman Brothers, qui a fixé un objectif de cours à 155 euros (contre 146 ces derniers temps), trouve cette situation anormale, et ne « comprend pas » la décote dont souffre le titre par rapport aux autres spécialistes du secteur. Selon l'intermédiaire financier, Pernod Ricard « a sous performé, au cours des deux derniers mois, d'environ 15% certains de ses pairs comme Remy Cointreau, Campari ou Brown-Forman, sa sous-performance par rapport à son premier concurrent, Diageo, atteignant 10% ». L'inquiétude autour de la rentabilité des marques d'Allied Domecq semble être un des moteurs de cette faiblesse de valorisation, bien que Pernod Ricard ait déjà commencé à faire le tri dans ses nouvelles possessions. Conformément à ses engagements liés au rachat d'Allied Domecq, le Français a ainsi achevé fin janvier la cession de plusieurs marques au groupe américain Fortune Brands, pour récupérer quelques liquidités. Lehman Brothers considère cependant que les semaines à venir pourraient dynamiser le cours en bourse, avec la publication des résultats semestriels 2005/2006, prévue le jeudi 23 mars. La prise de parole dans les prochains jours du directeur général du n°2 mondial des vins et spiritueux Pierre Pringuet pourrait également rassurer les analystes, sans oublier, dans le courant du deuxième semestre 2006, la tenue d'une réunion sur la stratégie des principales marques du groupe.