Perlim investit dans l’automatisation de son site
Après dix ans d’attente de l’AOC pour la pomme du Limousin, le GIE Perlim passe à l’action. 7,1 M Eur sont engagés sur le site de Saint-Aulaire (en Corrèze) dans l’extension de l’entrepôt frigorifique (qui passe d’une capacité de 59 000 à 62 500 t de stockage) et surtout dans l’automatisation du conditionnement grâce à la construction d’une salle de normalisation automatisée. 110 000 euros seront également investis pour mécaniser l’énoisage pour la production de cerneaux de noix. « Cela va nous permettre un gain de temps et d’arrêter l’inflation des coûts de production : en clair, d’être plus compétitifs par rapport à la Pologne ou à la Chine », explique Yves Chauffaille, directeur du GIE en charge de la commercialisation des pommes de la coopérative fruitière du Limousin (Cooplim), de la Sica du Roseix et des noix de la coopérative noix Limousin Périgord Quercy (Lipequ). « Rien que cette année, nos coûts liés à la masse salariale ont augmenté de 7 %», témoigne-t-il. Ces investissements, financés à 25 % environ par des fonds publics (Etat, région, Europe), étaient programmés depuis plusieurs années, mais Perlim attendait l’obtention de l’AOC pomme de Limousin pour lancer le projet.
« Notre stratégie est double, il s’agit de la maîtrise des coûts et de la promotion», avance Yves Chauffaille. Pour l’année à venir, le GIE prévoit en effet aussi de communiquer directement auprès du grand public sur ses deux appellations AOC pomme et noix. Une grande première ! Perlim parrainera la météo sur Canal+ et i-télé en clair durant cinq semaines du 2 janvier au 5 février 2006. Et une campagne de communication est en cours de finalisation pour l’Espagne, qui représente 50 % des débouchés de la pomme du Limousin. Financée à 50 % dans le cadre des dossiers OCM de l’Union européenne, cette action publicitaire représente un coût d’ 1 centime d’euro par kilo.
Des volumes en hausse
En parallèle, l’identité visuelle de la marque a été revue et prend les traits d’un visage de nymphe encadré par une branche d’arbre pour affirmer ses valeurs de « naturalité et d’authenticité». Ce nouveau look est visible dans les linéaires depuis novembre sur les noix et les pommes qui arborent également désormais l’AOC. Le lien de cause à effet est loin d’être évident, aux dires même de Yves Chauffaille, toujours est-il que malgré la crise qui touche la pomme, les sorties de Perlim sont très bonnes depuis octobre. « On a réalisé 25 % de ventes de plus que l’an dernier », souligne le directeur de Perlim qui met plutôt ce succès sur le compte d’une très belle récolte. En noix aussi, les volumes sont 30 % supérieurs à l’an passé. Les prix des pommes, eux, sont inférieurs à ce que le GIE aurait pu espérer avec l’obtention de l’AOC. « On a tenu compte du contexte », explique Yves Chauffaille, « mais maintenant que nous sommes sortis du trou noir, on espère que les prix vont remonter en début d’année », ajoute-t-il. Le coup de pouce publicitaire devrait aider les pommes du Limousin à mieux se valoriser.