Patrick Huon, un éleveur à la tête du Cidef
Les Marchés : Vous êtes le premier éleveur président du Cidef, qui a 30 ans déjà. Etait-ce une volonté forte de votre famille professionnelle ?
Patrick Huon : C’est légitime, quand on parle d’interprofession, la place de président n’est pas réservée à une famille professionnelle. A un moment, il a donc fallu un coup de force pour faire admettre qu’un éleveur, c’est aussi quelqu’un qui sait compter, qui peut parler d’économie, qui sait ce qu’est un marché. Il y a deux ans, les éleveurs ont souhaité qu’il y ait une présidence tournante. Jacques Arrivé a promis qu’il cèderait sa place à un éleveur au bout de son mandat. Il a tenu sa promesse.
LM : Votre nomination annonce-t-elle un tournant dans le fonctionnement et les orientations ?
PH : Côté fonctionnement, je n’ai rien trouvé à reprocher. Quant aux orientations, le président doit être une personne de dialogue ; il va chercher les éléments de compromis. Ma nomination ne changera pas fondamentalement les orientations du Cidef. Néanmoins, il y a une sensibilité propre aux éleveurs qui peut rendre leur message aux Pouvoirs publics plus convaincants. Mais la finalité reste la même : espérer l’augmentation des mises en place avec des prix rémunérateurs pour tous les maillons de la filière.
LM : Etes-vous prêt pour l’interprofession volaille de chair ?
PH : On n’y échappera pas. On a des points communs entre toutes les productions. Néanmoins, au sein d’une grande interprofession, il faut garder des collèges distincts. On ne peut balayer d’un revers de main tout ce qui a été fait au Cidef. Il faut au moins garder son esprit.