Passer d'une logique de déchets à une logique énergétique
Les déjections animales à résorber en Bretagne,constituent un important gisement de biomasse. Il pourrait très bien servir à produire de l'énergie, comme le font certains pays du nord de l'Europe. Notamment en Allemagne où fonctionnent près de 2000 installations de méthanisation à la ferme. «Mais il n'y a pas encore de volonté politique pour y parvenir en France», constate Mélanie Chauvin, en charge de la valorisation des matières organiques en Bretagne à l'ADEME (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie) de Bretagne. Selon elle, l'incinération de 10 % des fumiers de volaille, la mobilisation de 10 % du lisier porc et l'ajout de 10 % des boues des industries et des collectivités locales de Bretagne contribueraient à la production de 38 000 tonnes équivalent pétrole (TEP). Cette production permettrait de couvrir «22 % des besoins énergétiques de l'élevage breton», souligne Mélanie Chauvin. Elle estime qu'une logique énergétique reviendrait à mieux faire accepter les projets. Dans le contexte actuel de renchérissement de l'énergie pétrolière, peut-être qu'une évolution notable interviendra en France sur le sujet.