Aller au contenu principal

Pascale Magdelaine

Les Marchés Hebdo : Quelles sont pour vous les principales raisons de non-compétitivité des filières avicoles françaises ?
Pascale Magdelaine : La France est un peu meilleure sur le coût du vif, malgré des résultats techniques un peu moins bons. La différence de compétitivité avec les autres pays de l’UE, notamment l’Allemagne, ne se trouve donc pas tellement en amont mais bien en aval. Les coûts d’abattage sont effectivement supérieurs en France comme les coûts de main-d’œuvre, mais surtout, la largeur des gammes est bien supérieure ici.

LMH : Y a-t-il un point-clé en aval ?
P. M. : Les opérateurs, en réponse à la demande de consommation exprimée par les grandes et moyennes surfaces, ont historiquement privilégié la segmentation alors que le modèle allemand est à la simplification, pour la massification de la production et des gains à tous les niveaux. On ne sauvera pas l’aviculture française par les filières label – qui s’effritent peu à peu –, certifiées ou bio – dont le volume même croissant est insuffisant. Cette stratégie laisse le cœur du marché (le poulet) et les segments les plus dynamiques (découpe, transformation) à l’importation. C’est ce qui s’est passé sur la charcuterie, c’est désormais le cas sur le poulet découpe voire, depuis peu, les produits frais. Et cela en grande distribution comme en restauration hors foyer.

LMH : Que préconisez-vous alors ?
P. M. : Un débat citoyen est incontournable pour lever un premier frein, la restructuration de l’élevage, possible sans ignorer les contraintes environnementales. Il faudrait ensuite améliorer la coopération technique entre les différents maillons, quelle que soit par ailleurs la structure financière d’intégration ou non. En effet, en France, la démarche est généralement de travailler point par point (le poussin le moins cher, l’aliment le moins cher…) et non de chercher l’optimisation sur l’ensemble de la chaîne. Les contrats sont sûrement ici un point d’inertie. Enfin, nous préconisons la mise en place d’un cahier des charges minimum sur le modèle du QS allemand. Et, qui sait, obtenir un étiquetage de l’origine. Non seulement pour les produits bruts, mais le plus vite possible sur les produits transformés.

Les plus lus

rayon viande hachée
Qu’est-ce qui pourrait faire baisser les prix des bovins en Europe ?

Alors que toute l’Union européenne affiche des prix records pour ses bovins, un petit tassement s’est fait sentir en Irlande…

vaches limousines dans un pré
À 6,17 €/kg, le prix de la vache viande couvre désormais les coûts de revient

Les prix des broutards, puis des jeunes bovins, avaient atteint puis dépassé les coûts de production en début d’année. C’est…

Des silhouettes de vaches qui paturent dans une prairie, style illustré. Au premier plan, une fléche qui illustre une décroissance
Pourquoi le cheptel bovin a-t-il tant reculé dans l’Union européenne en 2024 ?

La baisse du cheptel bovin en 2024 est inédite. Une partie de ce recul est structurelle, alimentée par les départs en retraite…

des poules oranges
Prix des poules pondeuses – Cotation réalisée le 16 mai 2025

La CPP (Cotation poule pondeuse) est publiée dans Les Marchés le lundi reflète les prix de la semaine précédente. La CPR (…

bovins parqués dans une foire agricole en australie
Bovins : en Australie, des abattages massifs et des prix en baisse à cause de la sécheresse

En Australie, les éleveurs sont contraints par la sécheresse et le manque de fourrage à faire abattre massivement leurs…

des poules oranges
Prix des poules pondeuses – Cotation réalisée le 02 mai 2025

La CPP (Cotation poule pondeuse) est publiée dans Les Marchés le lundi reflète les prix de la semaine précédente. La CPR (…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Les Marchés
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez vos publications numériques Les Marchés hebdo, le quotidien Les Marchés, Laiteries Mag’ et Viande Mag’
Recevez toutes les informations du Bio avec la newsletter Les Marchés Bio