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Pas de krach à craindre pour les IAA

Contrairement au transport aérien et à la chimie, l'agro-alimentaire a réussi à répercuter ses hausses de coûts..

«Le choc des matières premières coûte en moyenne 1,4 point de marge aux entreprises françaises en 2008 », analyse le leader de l’assurance-crédit en France, Euler Hermes SFAC, filiale du Euler Hermes. Mais certains secteurs sont plus à plaindre que d’autres, l’agroalimentaire se situant plutôt parmi les privilégiés. En un an, les hausses de 35 % des céréales, 65 % de l’acier, 40 % du pétrole Estimations arrêtées au 12/09/2008 ont engendré 23 milliards d’euros d’augmentation de coût d’achat pour l’ensemble des entreprises françaises. Après répercussion sur le prix de vente et donc une baisse de la demande, les marges sont contractées. Ce qui se traduit par un niveau de défaillances (55 000 sur un an) jamais atteint depuis 10 ans. « Dans les 15 prochains mois, on va voir se multiplier les restructurations industrielles », prédit Michel Mollard, président du directoire d’Euler Hermes SFAC. Un pronostic qui concerne surtout les secteurs de l’électronique, du transport aérien et de la chimie de base. L’agroalimentaire ne devrait pas particulièrement souffrir de ce contexte, en tout cas pas les grands groupes aux assises financières solides.

Des marges retrouvées dès 2009

La faible élasticité de la demande au prix des produits alimentaires devrait permettre aux IAA de « rétablir progressivement leurs marges sur 2008 et 2009 », estime globalement Euler Hermes SFAC. Et de prendre l’exemple de trois branches particulièrement concernées par la hausse du prix des céréales : pain et pâtisserie industriels (pour laquelle l’achat matières premières représente 38 % du CA), pâtes alimentaires (50 %) et aliments pour animaux de ferme (58 %).

Le spécialiste de l’assurance-crédit pense que les niveaux de rentabilité se sont fortement dégradés en 2008 dans la fabrication de pain et pâtisserie fraîche (-5,8 points d’évolution de marge opérationnelle en prévision pour l’année complète à -1,7 %) mais aussi dans celle des aliments pour animaux (-1,7 point à -0,4 %). Avec la baisse des céréales et grâce aux augmentations de tarifs pratiquées en 2008 (+10%) et maintenues en 2009, Euler Hermes estime que la boulangerie-pâtisserie industrielle devrait retrouver des marges positives en 2009 de l’ordre de 0,3 %. Pour l’alimentation du bétail après une progression de 26 % des tarifs en 2008, les prix devraient se contracter seulement de 5 % en 2009, permettant ainsi aux opérateurs de retrouver une marge de 1,5 %.

Pour les pâtes alimentaires, Euler Hermes SFAC se montre encore plus optimiste. Selon lui, les fabricants auraient totalement répercuté la hausse des matières premières en 2008 (+26% sur les prix) maintenant une marge opérationnelle de 3,5 % (contre 3,9 % en 2007). Et l’assureur voit bien les quelques gros industriels du secteur maintenir leurs tarifs en 2009 malgré une baisse du prix du blé dur. Si cette hypothèse se vérifie, leurs marges dépasseraient nettement celles de 2007 (à 5,9 %). Pour des entreprises fragiles, la hausse des matières premières pourrait toutefois accélérer les difficultés, c’est le cas d’Alpina Savoie, 3 e fabricant français de pâtes placé en procédure de sauvegarde cet été (lire ci-contre)

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