Pas de crise pour la restauration concédée
Les clôtures de résultats se suivent et se ressemblent pour les grands intervenants de la restauration collective. Sodexho (Sogeres) a annoncé la semaine dernière un CA de 12,8 Mds Eur pour l'exercice 2005-2006 (+9,5%), quelques jours après son concurrent Elior (Eliance) qui a, si l'on peut dire, moins performé avec seulement 6,4% de croissance à 3 Mds Eur. Le Britannique Compass (Eurest, Medirest, Scolarest) rendra lui sa copie le 29 novembre, mais avait déjà engrangé 8,4 Mds Eur au 1er semestre, soit 10,7% de mieux qu'un an auparavant.
L'optimisme est donc de mise chez les SRC (sociétés de restauration collective), à l'image des propos de Michel Landel, directeur général de Sodexho Alliance qui à l'avenir souhaite renforcer sa position « de leader mondial, tant en restaurant et facilities management [...]. Le potentiel très important de nos marchés et la solidité de notre modèle financier font que j'ai pleinement confiance dans l'avenir de Sodexho». En poste depuis un peu plus d'un an en lieu et place du fondateur de Sodexho Pierre Bellon, M. Landel peut se frotter les mains devant un gâteau mondial estimé par l'entreprise à 710 Mds Eur, dont 250 pour la restauration, 400 pour le facilities management (services annexes) et 60 pour les chèques et cartes de service. En France, les SRC représentent environ 30% des repas servis en collectivités et doivent faire face à l'autogestion très présente. Mais le dynamisme est de mise, avec un fort développement dans le domaine de la santé (hôpitaux, maisons de retraite, etc.). Compte tenu de l'implantation des SRC dans de nombreux pays ou la population vieillit et de la privatisation grandissante du secteur, ce segment connaît la plus forte progression.
Elior enregistre +8,7% en santé-résidences, contre 4,4% en enseignement et 4,3% en entreprises. Les chiffres sont d'ailleurs comparables chez Sodexho avec +8,6% en santé et +6,1% en enseignement. Le géant français confirme dans la présentation de ses résultats les perspectives à moyen terme, et envisage pour 2006-2007 une croissance interne comprise entre 6 et 7%.
Elior envisage pour sa part un résultat opérationnel courant « en progression limitée » par rapport à 2004/2005. Il est vrai que lors de cet exercice précédent, Elior avait connu les fastes d'une croissance de 11%, dont 7% de croissance interne. Bien qu'assises sur une confortable avance en termes de poids, les cuisines autogérées ont du souci à se faire.