Parallèles
Les débats furent longs, parfois un peu ennuyeux. Les orateurs n’ont guère échangé entre eux, se contentant de détailler les positions de leur camp. Peut-être les « petits candidats » n’ont-ils pas osé attaquer la favorite des sondages qui se tenait au centre, de peur de se mettre à dos le public ? Enfin voilà, ce débat interne … au monde agricole, organisé mercredi par l’AFJA (1) à un mois des élections aux Chambres d’agriculture, s’est révélé un peu décevant, à l’image de ceux qu’ont organisé les partis politiques français en vue de l’élection présidentielle. Pourtant, les participants étaient de qualité, à commencer donc par la seule femme de la tribune, Christiane Lambert. La vice-présidente de la FNSEA, qui remplaçait un Jean-Michel Lemétayer empêché, connaît toujours aussi bien ses dossiers. François Lucas, de la Coordination rurale, s’est efforcé de jouer le rôle de premier concurrent qu’il entend incarner début février. Enfin, Xavier Compain, du Modef, a confirmé qu’il est un très bon orateur. Si la gauche de la gauche se cherche toujours un candidat, il pourrait postuler. Seulement voilà, les débats achoppent toujours à un moment ou à un autre sur la question de savoir si le syndicalisme agricole est prêt à assumer un rôle de gestion, voire de cogestion, ou s’il s’en tient à une position de contestation de la politique agricole telle qu’elle est menée en France, en Europe, voire dans le monde ? Comme les élus politiques, les syndicalistes agricoles donnent hélas l’impression d’avoir de moins en moins de prise sur un monde qui se fait sans eux. Quant à renverser le monde tel qu’il est, celà donne des résultats parfois un peu hasardeux