Paille : ne pas attendre le dernier moment
Dimanche dernier, sur l’antenne d’Europe 1, Jean-Michel Lemétayer évoquait l’éventualité d’une nouvelle « opération paille», comme en 2003, si la sécheresse persistait dans certains départements. Le Bureau Commun des Pailles et Fourrages (BCPF), pour sa part, invite les producteurs de céréales à ne pas spéculer sur une pénurie de paille, comme ils ont été tentés de le faire en 2004 en se fiant aux prix élevés obtenus l’année précédente. Ce qui s’était traduit par des disponibilités pléthoriques, la constitution de stocks encore présents et une dégringolade des cours. Pour cette année, le BCPF, sans écarter le risque d’épisodes sécheresse rappelle que la situation diffère sensiblement de celle de 2003. La récolte de fourrage à l’automne et la mise à l’herbe se sont déroulées dans de bonnes conditions, la nouvelle récolte de fourrage a démarré de manière satisfaisante et les emblavements céréaliers ne soulèvent pas d’inquiétude quant au potentiel de paille à produire ; enfin, il y a l’abondance des stocks. Le BCPF recommande donc aux producteurs de céréales de ne prélever des pailles pour la vente qu’en fonction des tonnages réellement contractualisés et non sur de vagues promesses d’achat. Néanmoins, on ne peut négliger le risque dénoncé par J-M Lemétayer et qui se manifeste déjà dans quelques régions d’élevage allaitant. Comme en Côte d’Or où sur certains cantons, la récolte de fourrage a été de l’ordre de 40 % de la moyenne, obligeant d’interrompre l’allaitement des veaux. Jean-Pierre Fleury, président de la section « vaches allaitantes » de la FNB, recommande aux éleveurs de ne pas attendre le dernier moment pour se couvrir d’autant que les prix actuels des pailles sont encore très abordables.