PAC : l’élevage bovin à l’heure des choix
«Le bilan de santé constitue une opportunité de faire bouger les lignes de la PAC », a souligné hier Michel Barnier au congrès de la Fédération nationale bovine (FNB). T outes les options doivent être posées. » Alors que s’achèvent les débats en sessions spéciales des Chambres d’Agriculture, rien n’est encore tranché sur la position française. Le ministre a indiqué que la concertation allait se poursuivre avec la réunion, la semaine prochaine, du Conseil supérieur d’orientation.
« Les éleveurs se sont positionnés pour un découplage de la prime à la vache allaitante sur tout le territoire », a déclaré le président de la FNB Pierre Chevalier. Reste à trancher la question de la prime à l’abattage dans le secteur du veau de boucherie. « La filière, qui émerge de presque deux ans de crise, pourrait-elle surmonter un éventuel découplage ?, s’est-il interrogé. Et dans ce cas, ne va-t-on pas entraîner le déclin de la production de veaux sous la mère, alors que c’est précisément plus de soutien qu’il faudrait. » Michel Barnier a insisté sur sa volonté de consolider l’élevage en France. « Je veux maintenir le lien entre l’activité d’élevage et les territoires dans une logique de préservation des bassins de production », a-t-il précisé.
« Régions vulnérables »
Les congressistes ont aussi écouté avec attention les propos de Klauss-Dieter Borchardt, chef de cabinet adjoint de la commissaire à l’Agriculture. « L’UE n’impose pas aux Etats membres de faire une nouvelle réforme », a-t-il déclaré. Le responsable a toutefois signalé que Bruxelles attend davantage de découplage, et si possible un découplage total, présenté comme devant être la règle après 2013. « La Commission est prête à accepter le couplage pour le maintien de la production dans les régions vulnérables », a-t-il nuancé. Dans l’idée de réorienter les soutiens dans le cadre du premier pilier, Pierre Chevalier a lancé le concept de « droit à paiement unique flottant », dépendant du contexte de marché. Mais sa proposition d’instaurer une aide complémentaire de 300 € par hectare de surface fourragère a paru déraisonnable à Xavier Beulin, président du Comité de coordination de la FNSEA.