PAC : la FNB souhaite rééquilibrer les revenus
A la veille d’une échéance cruciale pour l’agriculture, la Fédération nationale bovine (FNB) va tenir son congrès à Clermont-Ferrand les 13 et 14 février. Tout un symbole, tant l’élevage bovin viande des zones alentour espère beaucoup du bilan de santé de la politique agricole commune. « Les productions animales sont aujourd’hui menacées, a insisté hier en conférence de presse le président Pierre Chevalier. Elles subissent la forte hausse des prix des grandes cultures, qui alourdit les charges alimentaires et rend notre secteur moins attractif. »
Le danger est là, avec un fossé grandissant entre les revenus des céréaliers et des éleveurs. D’après les comptes de l’agriculture, les uns ont vu leurs résultats 2007 grimper de +98 % quand les autres ont encaissé une baisse de -23 %. « Le découplage des soutiens pourrait entraîner la disparition d’1 million de vaches allaitantes sur les 4 millions détenues en France,a-t-il dit. On peut aussi craindre une ouverture non maîtrisée aux pays tiers dans le cadre de l’OMC, qui porteraient les importations européennes à 25 % de la consommation, soit environ 2 millions de tonnes. »
Maintien du couplage
Les priorités de la FNB pour le bilan de la Pac sont le maintien du couplage de la Prime au maintien du troupeau de vaches allaitantes (PMTVA) et le rééquilibrage des revenus en systèmes herbivores. Concernant ce dernier point, la fédération réclame l’instauration d’une aide spécifique, dans le cadre du premier pilier, destinée à l’ensemble des surfaces herbagères pour un montant de 300 euros à l’hectare. Cette évolution peut s’opérer via l’utilisation de l’article 69 de la Pac. Elle permettrait d’atténuer les écarts de revenu, avec d’un côté 45 600 euros en grandes cultures et de l’autre 16 500 euros en viande bovine.
Les problèmes liés à la fièvre catarrhale montrent aussi le besoin de réviser la logique de gestion des crises de toute nature, sanitaire, climatique ou de marché. La FNB propose que la création d’un fonds de solidarité sanitaire fasse partie des priorités de la nouvelle Politique agricole commune.