Pac : JA attend des retouches lors du bilan de santé
«L’agriculteur a besoin de visibilité au moment de son installation. Il serait prématuré de changer les règles de la Politique agricole commune avant 2013. Mais, des modifications à la marge restent possibles », a souligné le président des Jeunes Agriculteurs Philippe Meurs, hier en conférence de presse. L’organisation syndicale voit dans le bilan de santé 2008 de la Pac une occasion de rétablir l’équité entre les productions. Certaines d’entre elles paraissent correctement soutenues, comme les grandes cultures, le lait. D’autres semblent plus maltraitées, en particulier les ovins. JA souhaite une meilleure distribution des aides, grâce au prélèvement défini par l’article 69 du règlement communautaire. Il s’agit donc d’utiliser la modulation en gardant les subventions au sein du premier pilier. Contrairement aux propositions des autres syndicats, le critère envisagé n’est pas le nombre d’hectares, mais le nombre d’actifs.
JA veut que l’échéance de 2008 prépare celle de 2013, en ouvrant par exemple la voie à l’assurance sur le revenu ou le chiffre d’affaires. La mise en place de tels outils doit intervenir dans le cadre d’interprofessions renforcées. « Il faut pallier le désengagement communautaire vis-à-vis de la régulation du marché, a-t-il ajouté. Les quotas laitiers peuvent laisser la place à des contrats négociés collectivement. S’il n’y a plus d’intervention, le stockage privé doit prendre le relais. » Les Jeunes Agriculteurs réclament une hausse de la compensation du handicap naturel. Ils veulent aussi « une vraie politique de l’élevage » ruminant, valorisant l’hectare d’herbe.
Maintien des prêts bonifiés
Le syndicat est opposé à une disparition, souhaitée par Bercy, des prêts bonifiés accordés aux exploitants de moins de 40 ans qui s’installent. « Jeunes Agriculteurs se battra pour maintenir les prêts bonifiés » accordés par les banques, a affirmé Philippe Meurs. Pour le président des JA, « il ne faut pas toucher aux taux fixes » même s’il « faut réfléchir à un système qui fixe une enveloppe budgétaire annuelle ». En raison de la hausse des taux d’intérêts, le coût pour l’État s’est élevé à 126 millions d’euros en 2007, après une « rallonge » de 20 millions en décembre, qui a permis de résorber les « files d’attentes ».
Le problème pour 2008, selon lui, est que le gouvernement a inscrit seulement 65 millions au budget 2008 pour les prêts bonifiés. « Il manque globalement 30 millions » malgré les aides européennes, déplore le président des JA. Michel Barnier doit présenter en février une réforme du dispositif d’accompagnement à l’installation. Actuellement, sur les 16 000 personnes qui deviennent chaque année agriculteurs, seulement 6 000 sur les 10 000 de moins de 40 ans bénéficient des dispositifs d’accompagnement. « Nous souhaitons que 2 000 jeunes agriculteurs supplémentaires bénéficient de ces aides, même si le plafond des subventions pour chacun doit être moins important », a affirmé Philippe Meurs.