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OMC : le secteur viande se sent menacé

La filière viande européenne est montée au créneau lundi à Bruxelles. Rassemblée au sein d'une « plate-forme », elle a dénoncé l'offre de la Commission dans le cadre des négociations à l'OMC. Au-delà d'une perte de sécurité de l'approvisionnement, 610 000 emplois seraient menacés (LM d'hier). « Le real brésilien est trois fois moindre que l'euro et les coûts de production de la viande brésilienne sont trois fois inférieurs aux nôtres», a souligné Laurent Spanghero (FNICGV). Ce dernier estime que l'UE a franchi « la ligne rouge, notamment en ce qui concerne l'indépendance alimentaire et le maintien des emplois ».

« Les industriels de la viande ont beaucoup investi, se sont modernisés, se sont concentrés pour constituer des outils performants. L'Europe nous a encouragés en ce sens », a expliqué M. Ramekers, représentant la filière volaille hollandaise, en soulignant l'importance des « préoccupations non commerciales ». « Le respect des normes européennes plus élevées conduit à des coûts estimés dans l'UE à plus de 10 Mds EUR par an », a-t-il poursuivi. Même son de cloche du côté de M. Wesjohann : « la volaille ne peut être sacrifiée sur l'autel du cycle de Doha». Malgré un CA de 30 Mds EUR et 400 000 personnes qui y travaillent, une incorporation de 20 % des céréales européennes, le secteur est mis en péril et 70 000 emplois s'apprêtent à être sacrifiés, d'après lui. « Avec cette dernière offre, il y va de la survie de la production de viande de volailles qui doit également faire face au détournement des tarifs douaniers pour les produits de volailles saumurés entraînant une augmentation des importations de plus de 50 % depuis un an ».

M. Taveres, au nom des producteurs de porcs portugais, estime que l'offre de la Commission sonnerait le glas de la production porcine européenne, notamment avec la diminution de 45 % des droits de douane proposée et qui permettra à la viande porcine d'entrer en Europe à 1,088 E/kg contre 1,32 E/kg actuellement. Dramatique pour la filière, puisque 240 000 emplois sont menacés dont 56 000 directement en élevage. « Nous n'accepterons pas que des produits qui ne respectent pas les mêmes contraintes que les nôtres puissent rentrer en Europe », a estimé de son côté Guillaume Roué (Inaporc).

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