OMC : Lamy espère une avancée fin 2007
De passage à Paris pour tenir une conférence de presse sur le déblocage des négociations à l’OMC, Pascal Lamy a estimé mercredi que l’échéance de la fin d’année 2007 pouvait être envisagée pour boucler le cycle de Doha, avec un moment important attendu au printemps de la même année. Cette échéance théorique reste liée à la conclusion des négociations sur l’agriculture, l’industrie et peut-être les services. Depuis le lancement du cycle de Doha en 2001, l’agriculture bloque tous les mouvements sur les autres secteurs, les différents camps en présence ne trouvant pas de terrain d’entente sur la réduction des droits de douane et le devenir des subventions, défendues par l’Europe et les États-Unis mais rejetées par des pays comme le Brésil.
Au-delà des divergences de point de vue entre groupes de pays, l’arrivée à terme en juin 2007 des pouvoirs spéciaux de négociations octroyés par le Parlement américain à l’administration Bush impose de remettre les négociations sur les rails très rapidement, c’est-à-dire pour le printemps prochain, le temps de tout finaliser en cas d’accord. M. Lamy a indiqué hier que le travail des experts avait repris, mais qu’il était encore un trop tôt pour provoquer une réunion ministérielle. Tenu à un devoir de neutralité, le directeur général de l’OMC n’a pas fait de commentaires sur les avancées de chacun des camps. « Tout le monde devra bouger [sur les subventions et les barrières douanières, ndlr]. Les uns et les autres l’ont dit, la vraie question c’est de savoir de combien» a-t-il déclaré.
Les orientations annoncées lors de la réunion ministérielle de Hong Kong (décembre 2005) qui prévoient notamment la fin des subventions aux exportations pour 2010, ne seront pas maintenues si les négociations n’aboutissent pas. « Les négociations fonctionnent par accumulation. Tant qu’il n'a pas d’accord sur tout, il n’y a d’accord sur rien » a résumé le directeur général de l’OMC. Les agriculteurs, qui « bénéficient d’un poids politique plus lourd par rapport à leur poids économique» n’ont certainement pas dit leur dernier mot pour repousser le plus possible la menace d’un accord. Si rien n’est négocié d’ici au printemps, ce ne sera pas la première fois que l’OMC se contentera d’un report.