OMC : l’alerte des Chambres d’agriculture bretonnes
Les Chambres d’agriculture de Bretagne se sont inquiétées, mardi à Rennes (Ille-et-Vilaine), des conséquences désastreuses qu’engendreraient dans leur région l’obtention d’un accord sur la libéralisation des échanges agricoles et agroalimentaires, dans le cadre des négociations de l’OMC qui rouvrent du 13 au 16 décembre prochain à Hong-Kong. Dans ce bras de fer planétaire où sont également mis sur la table les services et l’accès aux marchés de produits non agricoles, les Bretons ont tout à perdre, a souligné Jean Salmon, président de la chambre régionale d’agriculture de Bretagne. Selon Marie Henry, chargée de mission PAC et OMC à la chambre régionale, les deux tiers des 150 000 emplois breton agricoles, agroalimentaires et des services seraient touchés. L’abaissement des droits de douane déstabiliserait les marchés européens, et l’arrêt des restitutions à l’exportation sonnerait le glas des produits européens vendus dans le monde. Rien qu’en Bretagne, la fin des aides à l’export mettrait à terre les 2000 emplois avicoles de la filière qu’on appelle poulet « export ». Les entreprises exportatrices de beurre - 7500 des 85 000 tonnes de la région (chiffres chambre) - auraient les pires difficultés à garder leurs volumes sans des aides qui forment près de 46 % de la valeur du produit exporté. Cependant, de ce discours défensif bâti pour alerter l’opinion sont sorties des pistes pour préparer l’après OMC. « En lait, il nous faut mettre l’accent sur la recherche de nouvelles valorisations de la matière grasse, y compris non alimentaire», a demandé le président Salmon.