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OMC : la tension monte avant Hong-Kong

Prête à céder sur de nombreux points, l'Europe ne semble pas en mesure d'obtenir des contreparties.

Le ton de la prochaine conférence interministérielle de l'OMC (en décembre à Hong-Kong) a été donné la semaine dernière, et il ne présage rien de bon pour le monde agricole français. Mariann Fischer Boel, la commissaire à l'Agriculture, a déclaré tout haut vendredi dernier que l'Europe serait en mesure « d'éliminer en trois phases les subventions à l'exportation dès le premier jour de l'entrée en vigueur du cycle de négociations commerciales». Dénonçant la posture de la Commission, la Fnsea en a appelé aux gouvernements des États membres « pour lui rappeler les termes et les conditions de son mandat ». Cette position de principe a été confortée par le ministre Dominique Bussereau, qui a jugé les déclarations de la commissaire « inacceptables», et cette prise de position « en contradiction flagrante avec les propos tenus» lors de leur entretien de préparation jeudi. Avant tout mouvement, les Européens réclament la réciprocité de telles mesures, notamment la réduction des aides américaines versées aux producteurs. Mais l'ouverture des marchés fait figure de rouleau compresseur qu'il semble difficile de stopper.

Du côté des offices agricoles, la menace a bien été perçue. Lors du dernier conseil de direction fruits et légumes de l'Oniflhor, le directeur Philippe de Guénin a annoncé la mise en place d'un groupe de travail, dont l'une des tâches est d'étudier l'accès aux marchés. « Nous n'allons pas seulement à l'OMC pour nous défendre, mais nous allons également devoir attaquer », a déclaré le directeur. Si l'Europe fait de nombreuses concessions, elle n'a cependant pas beaucoup de raisons d'espérer quelque chose en retour.

« Nous sommes peut-être moins isolés que prévu », estime pour sa part le directeur de l'Onilait Yves Berger, pour qui la France compte encore des alliés à ses frontières. « Mais malheureusement la Commission cherche et obtient gain de cause, avec une baisse des prix et des restitutions dans le domaine laitier». L'octroi de 1,5 % de quota supplémentaire sur trois ans ne risque pas d'améliorer la situation. Tous produits agricoles confondus, le commissaire européen au Commerce Peter Mandelson a promis la semaine dernière une réduction des droits de douane sur les importations dans l'UE ainsi qu'une élimination définitive des subventions aux exportations. Ce dernier point pourrait intervenir « dès la conclusion du cycle de Doha » attendue fin 2006, ce qui laisse peu de temps aux opérateurs pour s'organiser. Le mois de décembre promet d'être chaud à Hong-Kong.

Rédaction Réussir

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