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OMC : la position française en danger

Au nom de la France et de 12 autres pays de l'Union, Dominique Bussereau a tenu à rappeler les termes du mandat donné à la Commission Européenne. Vendredi, le ministre a transmis un mémorandum sur les négociations agricoles à Mariann Fischer Boel, pour lui rappeler « les lignes rouges » à ne pas dépasser dans le cadre des prochaines négociations de l'OMC, prévues au mois de décembre à Hong Kong. Les 13 Etats membres insistent sur la nécessité de rééquilibrer les piliers de la négociation agricole (accès au marché, soutiens à l'exportation et soutiens internes), des positions qui tranchent avec les récentes déclarations de la commissaire, pour qui l'Europe serait en mesure « d'éliminer en trois phases les subventions à l'exportation dès le premier jour de l'entrée en vigueur du cycle de négociations commerciales ». Le mémorandum transmis par la France met tout particulièrement en avant la « nécessité essentielle de maintenir la préférence communautaire, afin d'éviter une nouvelle réforme de la PAC ». Mais la conformation aux règles libérales de l'OMC, plus ou moins suggérée par les commissaires, semble amener l'UE vers l'ouverture inéluctable de ses marchés. Hier, lors d'une rencontre à Zurich, les Américains ont proposé de réduire de 60% les aides versées à leurs agriculteurs, une position saluée par le commissaire européen au Commerce Peter Mandelson qui a cependant assuré que l'UE « s'alignera » et « ira même nettement plus loin». « La Commission multiplie unilatéralement les ouvertures sur le dossier agricole. Aussi, les déclarations des négociateurs ne manquent pas de nous inquiéter» déclarait déjà le Conseil de l'agriculture française la semaine dernière, avant les propositions américaines. Au sein de l'Europe, les avis sont partagés sur les orientations à prendre pour l'agriculture. Comme souvent, une voix discordante est venue d'outre-Manche. Après les critiques sur le coût de la PAC émises par Tony Blair, c'est le ministre britannique des Finances Gordon Brown qui a appelé vendredi les pays riches à mettre fin aux subventions agricoles et à « l'hypocrisie» du protectionnisme. Incapable de présenter un front uni de revendications, l'Europe aura du mal à éviter les coupes franches.

M.L.

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