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OMC : des enjeux agricoles rapprochent UE et Etats-Unis

Un débat à l'assemblée générale des coopératives de collecte et de transformation a laissé entrevoir que l'affrontement frontal avec les Etats-Unis sur le commerce n'est peut-être plus de mise.

Renoncer définitivement aux restitutions à l'exportation ; voilà qui semble douloureux aux coopératives céréalières quand elles sont desservies, comme aujourd'hui, par une parité euro/dollar défavorable sur un marché mondial comblé de ressources. Leur assemblée générale mardi dernier leur a donné l'occasion de rappeler que les distorsions de concurrence à l'export ne se résument pas aux subventions prises en compte à l'OMC. Celles-ci sont au nombre de 4 : les restitutions, que Pascal Lamy et Franz Fischler ont accepté de supprimer à terme, les crédits, les entreprises commerciales d'Etat comme le Board canadien et l'aide alimentaire abusive.

Au débat intitulé « Mondialisation et coopération », Pierre Pagesse, président de Limagrain, a regretté que les Américains aient réussi à préserver leurs Marketing Loans, qui sont des subventions déguisées à l'exportation.

L'enjeu de l'innovation biotechnologique

Une affirmation tempérée par Charles Hanrahan, expert en politique agricole auprès du Congrès américain, qui pense que les Marketing loans ne sont pas plus à l'abri devant l'OMC que le double prix du lait canadien. Il a en outre réaffirmé la volonté américaine de diminuer tous les genres de soutiens aux exportations en échange d'ouverture de marchés. L'expert américain voulait faire passer un message : les Etats-Unis et l'Union européenne ont des intérêts communs à défendre, peut-être ensemble, face aux nouveaux négociateurs, en particulier les puissances agricoles émergentes. Marc Pagesse ne l'a pas nié, mais a récolté les applaudissements de la salle en brandissant l'enjeu de l'innovation biotechnologique, sans laquelle l'Europe « ne restera pas dans la course». L'Europe ne met pas à profit son expertise, a-t-il considéré, en illustrant son propos de deux études ayant mobilisé 340 millions d'euros et 2 000 chercheurs pour conclure que les OGM ne sont pas plus dangereux que les plantes issues de la sélection classique. « Nous entrons dans l'économie de la connaissance », a-t-il formulé. Gare à ceux qui demeureront des exécutants.

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