Oléagineux : une 3
unité dans l’Ouest pour Cargill
unité dans l’Ouest pour Cargill
Après quinze mois de travaux, la nouvelle usine de trituration de colza du groupe américain Cargill était inaugurée jeudi 18 septembre à Montoir-de-Bretagne (Loire-Atlantique). Elle a reçu fin août les premiers camions amenant les graines destinées à la production d'huile et de farine. En année pleine, 600 000 tonnes de graines de colza seront transformées sur le site. Un débouché pérenne est ainsi offert à 10 000 exploitations, - soit environ 150 000 hectares de cultures de colza-, des régions Pays de la Loire, Bretagne, Poitou-Charentes et Centre.
L'unité de trituration produira chaque année 350 000 tonnes de farines de tourteaux destinées à la nutrition animale, et particulièrement aux éleveurs du Grand Ouest. «Nous allons rééquilibrer une partie du déficit protéique français en substituant le colza au soja importé», relève Hervé de Praingy, directeur général de la division grains et oléagineux de Cargill Europe. L'huile de colza produite à Montoir, 250 000 tonnes annuelles, aura deux débouchés. Un quart sera destiné à l'industrie alimentaire.
Une capacité annuelle augmentée de 50%
L'essentiel de la production sera transporté via un pipe-line long de 300 mètres à l'usine voisine de Diester Atlantique pour y être intégré à la production de biodiesel. Un partenariat scellé dès l'origine puisque Diester, via Sofiprotéol, a participé à hauteur de 15 millions d’euros à l'investissement total qui s'élève à 65 millions d’euros. Chaque unité industrielle détient d'ailleurs 25 % du capital de l'autre.
Le groupe Cargill, souligne Hervé de Praingy, a prêté «une attention particulière à l'empreinte environnementale de l'usine», qui occupe 8 hectares sur le terminal agroalimentaire du port de Montoir. En matière de dépense énergétique mais aussi de logistique. Une voie ferrée, construite avec l'aide du Port autonome, devrait à terme permettre d'acheminer 50 % des graines. 10 % du trafic serait réalisé par voie maritime. Pour les camions, le groupe s'engage à favoriser les frets aller-retour. Enfin aucun transport terrestre n'est utilisé pour l'huile, qui transite par pipe-line vers Diester ou vers le port.
Avec la mise en service de cette troisième unité de trituration, Cargill renforce son statut d’acteur incontournable de l’industrie agroalimentaire du Grand Ouest. Augmentée de 50 %, la capacité de transformation annuelle du groupe en oléagineux est de 1,8 million de tonnes. Saint-Nazaire, avec 600 000 tonnes, fournit plus de la moitié de l’huile de tournesol produite en France. Brest, qui traite 650 000 tonnes de soja et colza par an, va se réorienter sur le soja destiné à l’alimentation du bétail à mesure que Montoir montera en puissance. Pour mesurer l’impact de sa filière oléagineuse sur l’économie du Grand Ouest, le groupe américain a sollicité le cabinet Katalyse. L’étude de ce dernier montre que Cargill sera en 2009 à l’origine de 15 000 emplois directs, indirects et induits sur la zone. Les retombées économiques directes des activités de Cargill s’élèveraient à presque 20 millions d’euros. « Cargill est une entreprise structurante du paysage agricole et agroalimentaire du Grand Ouest », conclut Katalyse.