OGM : Terrena a consulté ses adhérents
Quelle méthode employer quand les administrateurs d’une coopérative et les agriculteurs eux-mêmes sont divisés au sujet de la production des OGM et des produits issus de l’agriculture biologique ? On lance un grand débat et un questionnaire. C’est ce qu’a fait la coopérative Terrena, la première coopérative française, ces dernières semaines. Les débats organisés par Terrena sur les OGM et les suites du Grenelle de l’environnement ont pris fin vendredi 25 janvier après 34 réunions réparties dans les 3 bassins de vie.
Sur ce sujet hautement sensible, en particulier dans l’Ouest de la France, la plupart des interventions se sont passées sereinement, loin des empoignades médiatiques que les OGM peuvent susciter. Environ 2 000 producteurs ont assisté à des échanges où les « pour » et les « contre » s’interrogeaient et laissaient transparaître leurs inquiétudes. Très souvent les questions se sont focalisées sur leurs préoccupations immédiates à savoir la rentabilité du maïs OGM, l’isolement des parcelles, le seuil de 0.9 % d’OGM dans les produits alimentaires, le « lobby » des semenciers, la clause de sauvegarde décidée par le gouvernement ou encore l’impact sur les craintes d’une pénurie alimentaire à l’échelon mondiale.
Des querelles d’experts sur les effets des OGM sur la santé, il n’en a pas toujours été question malgré un diaporama diffusé avant chaque discussion pour introduire le débat. A la question, soulevée par un administrateur lors de la réunion de Noyant en Maine-et-Loire (1 800 habitants) à laquelle nous avons assistée, consistant à savoir si les agriculteurs devaient ou renoncer aux OGM pour satisfaire le consommateur, des voix ont répondu dans la salle pour dire que le débat ne servait pas à comptabiliser les pour ou les contre.
7 % des agriculteurs français consultés
Des réunions pour rien ? Sans doute pas puisque ce genre d’exercice a permis aux uns et aux autres de s’exprimer ouvertement sur un sujet délicat. La synthèse des débats et les résultats du questionnaire envoyé aux 26 000 adhérents, soit 7 % des agriculteurs français, ont été confié à une agence de Rennes qui rendra compte de son travail début mars au conseil d’administration. Terrena devrait, dans la foulée, en tirer les conclusions pour la coopérative. La dernière campagne, la coopérative a testé 30 ha de maïs Mon 810 dont une partie a été détruite par les anti-OGM. Par ailleurs, elle a réalisé 40 millions d’euros de chiffre d’affaires en agriculture biologique dont 14 millions en bovins, 11 millions en volailles (Terrena est leader sur ce créneau en France), 8 millions en alimentation animale et 2 millions en meunerie.