OGM : les maïsiculteurs attaquent les arrêtés d’interdiction
L’Association générale des producteurs de maïs (AGPM) a annoncé avoir déposé mercredi deux recours au Conseil d’État contre les arrêtés d’interdiction de la culture du maïs transgénique MON810 en 2008 pris par le ministère de l’Agriculture. « Sur le fond, l’interdiction n’a aucun fondement scientifique (…) et les deux arrêtés violent donc le droit en vigueur en la matière », affirme l’AGPM dans un communiqué. Invoquant « le principe de précaution », le gouvernement français avait interdit début février la culture de cette semence transgénique de Monsanto et déclenché auprès de l’Union européenne une « clause de sauvegarde », suivant ainsi l’avis de la Haute autorité provisoire sur les OGM. Les deux recours - « l'un en annulation, l’autre en référé-suspension » - concernent « l’arrêté du 7 février, modifié par un second arrêté du 13, qui interdit la culture du maïs MON810 en France », précise le communiqué. Pour l’AGPM, « la décision prise par le gouvernement est susceptible de causer rapidement de graves préjudices dans les zones où le maïs conventionnel est exposé à des attaques de pyrale et sésamie, d’où le recours en référé suspension ». « Avec une procédure d’urgence, le Conseil d’État devrait donner une réponse trois semaines après le dépôt du référé », avait déclaré, fin janvier, Luc Esprit, directeur général de l’AGPM. Pour Christophe Terrain, le président de l’AGPM, s’il n’y avait pas eu d’interdiction cette année, 100 000 hectares auraient été semés en OGM contre seulement 22 000 en 2007.