OGM : les Français mieux informés et moins hostiles qu’il n’y paraît
Les Français en savent-ils plus qu’on ne le croit sur le dossier des maïs OGM dont ils n’entendent pourtant le plus souvent parler qu’à travers les expéditions punitives des « faucheurs volontaires » ? C’est ce qui paraît ressortir d’un sondage exclusif CSA réalisé pour le compte du GNIS et de l’AGPM les 17 et 18 octobre 2007 sur un échantillon national représentatif de 1 000 personnes. Ce sondage révèle en effet que la majorité des Français connaissent les raisons du choix de la culture de maïs OGM en citant dans l’ordre : « l’amélioration du rendement », « un coût de production moins important », « la meilleure résistance des cultures aux maladies et aux parasites » et « la limitation de l’usage des pesticides ». 24 % d’entre eux ne se prononcent pas, ce qui prouve qu’un nombreux public manque encore d’informations sur le sujet. Mais le niveau de connaissance est plus élevé qu’on pouvait le penser.
Les Français sont-ils pour autant favorables ou hostiles ? La réponse est évidemment à nuancer, surtout compte tenu du questionnement particulier de ce sondage, sous forme d’assertions très précises sur lesquelles les sondés sont invités à se prononcer. L’enquête montre cependant une hostilité moins grande qu’on le dit le plus souvent. Une majorité (52 %, lire le détail ci-contre) de personnes interrogées sont ainsi d’accord avec l’affirmation suivante : « il faut permettre la culture encadrée des OGM pour sauvegarder la compétitivité des agriculteurs français par rapport à celle des agriculteurs des autres pays producteurs de maïs ». Un résultat qui, on s’en doute, comble d’aise l’AGPM (encore faut-il savoir ce que veut dire « encadrée »). Mais un autre résultat relativise ce sentiment apparemment favorable. 49 % (contre 46 %) des personnes interrogées contestent en effet l’affirmation suivante : « d’une façon générale, les cultures OGM auront à l’avenir des applications intéressantes et utiles pour la société ».
Un autre sondage a été mené par l’AGPM avec l’institut Kleffmann, auprès de 234 agriculteurs producteurs et non producteurs de maïs OGM d’Aquitaine et Midi-Pyrénées. La résistance à la pyrale et à la sésamie (53 % des réponses) et la résistance à la verse liée aux dégâts des insectes (36 %) sont les premières motivations des agriculteurs qui se sont lancés dans la culture OGM. Le gain de rendement est directement lié à l’intensité des attaques des parasites sur la culture. Les agriculteurs ont donc des motivations à la fois économiques, mais aussi commerciales pour répondre à la forte demande du marché, principalement espagnol. 87 % des utilisateurs de maïs OGM en 2006 ont semé à nouveau du maïs génétiquement modifié en 2007. Quand il s’agit d’OGM, les producteurs votent avec leurs semis.