OGM : les bio craignent pour leur filière
Le rapport de la mission parlementaire sur les OGM, détaillé jeudi, a provoqué une levée de boucliers des différentes associations et fédérations représentant la filière bio française. Attac, la Confédération paysanne, la Fnab, Agir pour l’environnement et Greenpeace ont notamment critiqué l’instauration d’un seuil de pollution génétique à 0,9 % et le refus de l’étiquetage des produits issus d’animaux ayant consommé des OGM. Le risque est selon elles de « tuer ce qui fait la force du bio », à savoir sa « qualité et son absence de pollution génétique ». Le rapport parlementaire estime pour sa part que le seuil de « zéro » contamination défendu par l’agriculture biologique « interdirait, de fait, toute culture d’OGM » et se prononce pour une présence fortuite tolérée de 0,9 % d’OGM pour les aliments bio comme pour les autres.
La mission parlementaire envisage la création d’un « Conseil des biotechnologies », au lieu des trois organismes actuels, une simplification qui devrait laisser une place plus large aux associations et aux consommateurs, aujourd’hui « noyés » dans les commissions scientifiques. Mais les particuliers pourraient être incorporés au dispositif de manière beaucoup moins attrayante, avec la création d’un fonds d’indemnisation abondé par la filière OGM et l’État. Cet élément a été contesté par les associations et tenants du bio, pour qui « il est complètement inacceptable que le coût de la responsabilité des pollutions génétiques soit supporté par les citoyens contribuables ».