OGM : la politique s’en mêle
La virulence des « faucheurs volontaires » a atteint un nouveau palier ces derniers jours. La destruction de 2000 tonnes de maïs transgénique par José Bové et une cinquantaine d’autres militants, dimanche 5 novembre dans une exploitation de Lugos (Gironde) a en effet failli tourner au drame, le propriétaire ayant fait usage d’un fusil de chasse avant de lancer sa voiture contre les véhicules des manifestants. Les réactions syndicales et politiques qui se sont multipliées hier sont à la hauteur du préjudice subi par l’agriculteur, estimé à plus de 300 000 euros. Dans un communiqué, la FNSEA annonce « qu’elle apportera l’appui juridique au producteur agressé » et accuse José Bové de chercher « à conforter ses positions dans sa démarche de candidat à la candidature de l’extrême gauche ». Quant à la Coordination rurale, si elle déplore surtout l’irresponsabilité de l’État, elle met en cause « des alter-paysans qui sont en train de déclarer une guerre fratricide sans précédent à leurs collègues agriculteurs ». La polémique a pris une tournure politique depuis la réaction de Ségolène Royal, dimanche. « Je pense que José Bové est sur un bon combat, le combat de la revendication, de la transparence, des décisions publiques concernant les OGM», a expliqué la candidate à l’investiture socialiste. « Je comprends qu'il puisse y avoir des gestes de provocation lorsque le débat public n'est pas organisé», a-t-elle précisé. Le ministre de l’Agriculture Dominique Bussereau lui a directement répondu dans un communiqué, estimant « que le moins que l’on puisse attendre d’un candidat à la Présidence de la République, c’est qu’il n’appelle pas au combat contre l’autorité de la loi et n’encourage pas le vandalisme. »