OGM : la fin du moratoire est en vue
Les Etats membres de l’UE ont comme prévu renvoyé lundi à la Commission européenne la délicate responsabilité d’assumer une levée du moratoire observé depuis 1999 sur les nouveaux OGM, en refusant d’autoriser la commercialisation du maïs transgénique BT-11 de la firme suisse Syngenta. Fervent partisan d’une telle levée, le commissaire européen à la Santé David Byrne a indiqué que Bruxelles se saisirait du dossier dès la semaine prochaine, en vue d’une décision finale «fin mai, début juin». « Il n’y a pas eu de changement majeur dans les positions», a laconiquement constaté le ministre irlandais Joe Walsh, qui présidait les travaux.
Selon des sources européennes, seule l’Italie, jusqu’ici restée neutre, a rallié le camp des partisans d’un feu vert au BT-11. Mais ce revirement a été contrebalancé par celui, symétrique, de l’Espagne. Alors que son prédécesseur Miguel Arias Canete était l’un des plus chauds défenseurs d’une levée du moratoire, la nouvelle ministre socialiste Elena Espinosa s’est abstenue. Au final, seuls six pays (Irlande, Royaume-Uni, Pays-Bas, Suède, Finlande et Italie) se sont prononcés en faveur du BT-11. Trois autres (Allemagne, Belgique et Espagne) se sont abstenus. Les six derniers (France, Autriche, Luxembourg, Danemark, Portugal et Grèce) ont maintenu leur vote contre.
Critiquant la «décevante»incapacité des ministres à s’entendre, le commissaire Byrne s’est montré confiant en revanche dans ses chances d’obtenir le feu vert de ses collègues de la Commission. En vertu des règlements européens, la procédure pour inscrire le dossier BT-11 à l’agenda du collège pourra démarrer le 4 mai. « Je m’attends à ce que ce dossier arrive sur la table de la Commission fin mai, début juin», a déclaré M. Byrne. « Je ne m’attends pas à une opposition» au sein de l’exécutif européen.
Le commissaire a réaffirmé sa conviction qu’il s’agissait maintenant pour l’UE « d’autoriser des produits sains en laissant le consommateur décider» de leur achat ou non. Les OGM n’ont pas fini d’empoisonner les discussions au sein de l’UE. Dès vendredi, les experts des Etats membres seront confrontés à une nouvelle demande d'autorisation de maïs transgénique, le NK-603 produit par Monsanto.