OGM : «doutes sérieux» émis sur le MON 810
«Nous avons des doutes sérieux», a indiqué mercredi le président du comité de préfiguration de la Haute autorité sur les OGM en remettant à Jean-Louis Borloo ses conclusions sur le MON 810. Le comité a «relevé un certain nombre de faits scientifiques nouveaux négatifs impactant notamment la flore et la faune», a-t-il poursuivi. Il s'agit entre autres d'études ayant «conduit à démontrer l'impossibilité d'une absence de pollinisation croisée entre champs OGM et champs sans OGM à une échelle locale (petite région agricole)» (selon l'avis dont nous nous sommes procuré une copie). L'an dernier des chercheurs ont également découvert des souches résistantes sur deux lépidoptères cibles secondaires. L'avis évoque aussi «la possibilité d'effets toxiques avérés à long terme sur les lombrics, les isopodes, les nématodes et sur les monarques». A l'inverse, le comité signale des faits nouveaux (depuis 1998) révélant «l'effet du maïs Bt sur les teneurs en mycotoxine qui peuvent être réduite de 90% à 95% par rapport aux hybrides conventionnels non traités par des insecticides, les traitements insecticides ne permettant une diminution aussi forte». Et d'ajouter «les teneurs en fumonizine pour les hybrides conventionnels dépassent régulièrement 2000 ppb en fonction des attaques d'insectes dans le Midi-Pyrénées et l'Aquitaine». Nicolas Sarkozy a reprécisé hier qu'il prendrait une décision «dans les tous prochains jours» sur l'activation de la clause de sauvegarde. Peu de suspense plane sur cette décision. Mardi, Nicolas Sarkozy avait promis de recourir à la clause de sauvegarde pour suspendre la culture du MON 810, «en cas de doutes sérieux».