Offices : les syndicats dénoncent le manque de concertation
Quelque 300 à 400 agents des offices agricoles devraient manifester, demain, devant Bercy afin de dénoncer l’absence de concertation avec leurs ministères de tutelle (Agriculture et Finances) à propos de la restructuration en cours. Les syndicats (CFDT, CFTC, CGC, CGT, FO) espèrent être reçus par un représentant du ministère des Finances. « Le schéma proposé par le ministère de l’Agriculture n’est pas critiquable en soi, mais tout dépendra de la manière dont cela sera mis en place», explique Ludovic Paris, secrétaire général du Synpia (syndicat des salariés des offices, CFDT). Il y a quelques semaines, le ministère a informé les syndicats et les conseils de direction des offices des grandes orientations qui devraient être approuvées par une réunion interministérielle d’ici la mi-juillet.
Le but de cette réforme est de permettre aux offices agricoles de se dégager le plus possible de la gestion des aides pour mieux se consacrer à la stratégie des filières et la promotion des productions, souligne-t-on au ministère de l’Agriculture. Pour cela, une agence unique, chargée du contrôle et des paiements des aides « découplées », va être instituée. Les principaux offices seront en outre regroupés en trois pôles. Un premier pôle « végétal » regroupera l’Onic, l’Oniol et le Firs, un « animal » avec l’Ofival et l’Onilait et un pôle « cultures spécialisées » avec l’Oniflhor et l’Onivins. Trois offices ne seront pas touchés par ces regroupements : l’Ofimer (produits de la mer et aquaculture), l’Onippam (plantes à parfums, aromatiques et médicinales) et l’Odeadom (outre-mer). Tous les offices — à l’exception de l’Onippam qui restera à Volx (Alpes de Haute-Provence) — seront réunis dans un même immeuble à Montreuil (Seine-Saint-Denis) à la mi-2007.
Les responsables des pôles nommés avant l’été
Le point de départ de cette restructuration devrait être la nomination avant la fin de l’été des chefs de pôles. Selon nos sources, les responsables des pôles seront choisis parmi les directeurs actuels des offices. La nomination en septembre dernier à la tête de l’Onilait de Philippe de Guénin, ex-conseiller technique « productions animales » auprès d’Hervé Gaymard, semble corroborer cette hypothèse. En parallèle, l’entité commune des aides aux exploitations devrait se mettre progressivement en place, d’abord au sein du pôle végétal. Concernant le personnel, aucun licenciement n’est pour l’instant prévu. Deux groupes de travail vont être mis en place à la rentrée sur l’aspect ressources humaines et l’aspect immobilier de la restructuration (avec la vente des nombreux bureaux à Paris et l’installation à Montreuil). Un monsieur Mobilité devrait aussi être nommé. « Un certain nombre d’agents vont être recasés dans le ministère afin de redynamiser ses effectifs en termes d’âge», explique Ludovic Paris, regrettant que « l’on ai jamais parlé dans cette affaire de l’intérêt de l’agent ni de celui des offices ». « La mobilité faisait partie de nos revendications mais là il s’agit seulement d’une gestion d’effectifs par le ministère, le statut des agents ne sera pas changé pour autant», déplore-t-il. Les syndicats devraient dans les prochains jours alerter les responsables agricoles des conséquences néfastes d’une telle mesure, avec un point d’orgue le 30 juin, date symbolique de paiements, où des actions sont programmées dans chacun des offices.