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Œufs : perspectives incertaines pour 2008

Si 2008 ne s’annonce pas comme une année synonyme de bas prix, il est difficile de prévoir si elle sera placée sous le signe de la stabilité ou de nouvelles hausses. Tout dépendra de l’équilibre offre/demande, mais aussi, et surtout, de la stratégie commerciale de chaque opérateur.

Janvier a respecté la « tradition », entraînant un commerce calme et une offre supérieure aux besoins pendant un peu plus de quatre semaines. Les regards se tournent désormais vers février et mars, deux mois souvent synonymes de reprise de l’activité, voire de hausse des tarifs. Reste que chaque année contient son lot de surprises. Et déjà quelques particularités se dessinent.

A commencer par le prix de l’aliment, qui ne semble pas vouloir repartir à la baisse. Selon l’institut technique de l’aviculture (Itavi), le coût des matières premières entrant dans l’alimentation des poules pondeuses s’est installé à 141,50 en décembre 2007 (base 100 en janvier 2001), soit 31,6 % de plus qu’un an aupravant. Si une stabilisation est envisageable, de nouvelles hausses le sont également. Un tel contexte pèse, et devrait continuer à peser, sur la santé économique des élevages. Compte tenu de la hausse des autres coûts de production, chaque professionnel poursuivra ses efforts de revalorisation.

La prudence restera toutefois de mise, et cela pour deux raisons. D’un côté, une trop forte hausse des prix peut freiner le commerce, surtout en cette période où le pouvoir d’achat hante plus que jamais les esprits. De l’autre, l’incertitude de pouvoir maintenir des niveaux de prix satisfaisants peut inciter à la modération, notamment des mises en place. Selon Agreste, ces dernières ont reculé de 2 % en cumul sur les dix premiers mois de 2007 par rapport à la même période un an plus tôt. Ce qui correspond, sur l’ensemble de l’année, à une baisse de la production de l’ordre de 3 % comparé à 2006, et à un repli des disponibilités d’un peu plus de 4 % sur les huit premières semaines de 2008.

La prudence est de mise en aval de la filière

Si un tel contexte ne permet pas d’envisager une détente tarifaire à court ou moyen terme, d’autres paramètres, suceptibles de tirer les prix vers le bas, sont à considérer. A commencer par l’ajustement des stratégies commerciales de chaque opérateur de l’aval. Les industriels tentent d’ores et déjà de maintenir, et/ou de redresser leurs tarifs, avec plus ou moins de succès, le calme dominant les échanges. Il faut dire que les utilisateurs d’ovoproduits modèrent leurs commandes. Ces derniers ont notamment anticipé au maximum leurs achats sur les derniers mois de 2007, dès l’annonce d’une hausse généralisée des tarifs en 2008. Cette faible activité ne pourra toutefois pas se prolonger sur le long terme, nul ne pouvant limiter ses achats indéfiniment. A moins que la consommation ne tourne trop longtemps au ralenti...

Pour contrer cette orientation, et au minimum maintenir leurs tarifs, les industriels pourraient limiter leurs offres, et ainsi se faire moins présents à l’achat. Ce qui est suceptible de peser sur les prix des œufs tout venants.

Si cela se confirmait, le marché de l’œuf calibré serait sans doute affecté, surtout si aucune nette relance de la consommation n’est d’actualité, les « dégagements » devenant difficiles. Toutefois, le flou est de rigueur pour ce débouché. Si de nombreux paramètres incitent à la plus grande prudence, d’autres (baisse de la production, décalage des mises en place, génétique...) laissent à penser que le marché pourrait être soumis à de rapides variations tarifaires selon le rapport offre-demande du moment.

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