Oeuf : un accord pour enrayer la crise
Depuis deux mois, les réunions professionnelles se sont multipliées dans le secteur de l’oeuf, généralement dans le cadre de l’organisation interprofessionnelle, le CNPO. Mardi, à Paris, son conseil a décidé d’un accord interprofessionnel prévoyant des mesures destinées à rétablir l’équilibre du marché pour une revalorisation des prix. Ceux-ci restent inférieurs au coût de production. Le malheureux épisode de la hausse forcée de la TNO le 19 mai a démontré que l’on ne pouvait pas modifier indûment la tendance d’un marché, mais il aura au moins eu le mérite de mettre en lumière la situation de crise dans laquelle s’enfonçait inéluctablement le secteur.
L’ensemble de la filière a donc été amené à rechercher des solutions de bon sens pour une nécessaire revalorisation des prix permettant à cette filière de couvrir ses charges. Les efforts qu’elle a déjà engagés « pour adapter son potentiel de production doivent être poursuivis pour obtenir un redressement durable du marché » affirme le CNPO.
Dans cet objectif, le CNPO a décidé lors de son conseil d’administration du 5 juillet : l’instauration d’un vide technique de production minimum obligatoire de 5 semaines dans les élevages de poules pondeuses, applicable à compter du 15 juillet 2005 ; un gel des créations d’élevages de poules pondeuses afin de ne pas générer des capacités de production supplémentaires ; la mise en place d’un observatoire du parc de bâtiments pour mieux connaître et suivre les capacités de production.
Toutes les familles professionnelles ont rappelé leur engagement de ne pas commercialiser d’oeufs qui ne respectent pas les mêmes règles que celles imposées à la filière française par l’Europe. De même, elles soutiennent les actions du CNPO pour redresser les prix. Ces décisions ont été consignées dans un accord interprofessionnel, dont le CNPO demande l’extension. Cette démarche de régulation du marché par la modération de l’offre intervient dans un contexte plutôt favorable puisque les dernières estimations font envisager une baisse de production de 1,5 % de janvier à début septembre par rapport à l’an dernier et notamment de 5,4 % pour la période 9, allant du 15 août au 10 septembre.