Œuf : plan de restructuration chez Caradec
La procédure de plan social vient d’être enclenchée dans la société de conditionnement d’œufs Caradec SA (Hénansal, Côtes d’Armor). Le plan proposé par l’actionnaire de la société, le groupe italien Eurovo, vise à supprimer environ la moitié des 80 emplois. Un projet drastique à la hauteur des pertes que subit la société, de l’ordre de «
500 000 euros sur les quatre premiers mois de l’année », précise Olivier Flambert, président de Caradec SA. Il ajoute que ce plan social doit permettre d’éviter un dépôt de bilan aux conséquences toujours plus aléatoires.
Avec 250 millions d’œufs commercialisés l’an passé, Caradec SA subit de plein fouet les affres d’un marché national fortement concurrencé par les importations à bas prix des pays tiers et de l’Espagne, qui ne respecte pas toujours les directives européennes en matière de bien-être. La situation actuelle traduit aussi «
une remise en cause du modèle avicole breton constitué de petites unités de production (50 000 pondeuses en moyenne) alors que des fermes de ponte espagnoles comptent de 300 000 à 500 000 poules » souligne Olivier Flambert. En difficultés depuis plusieurs années, Caradec a vu sa situation s’aggraver en 2004. Elle a cédé ses deux casseries (20 000 tonnes d’ovoproduits) à Ovonor, filiale ovoproduits d’Eurovo, pour soulager sa trésorerie, mais les difficultés se sont amplifiées. A l’issue du plan social en septembre, Caradec SA réduira son activité. «
Nous prévoyons de ne plus commercialiser que 150 millions d’œufs achetés à 20 producteurs contre 30 actuellement », explique Olivier Flambert. Seuls les éleveurs capables de respecter les cahiers des charges des distributeurs seront gardés. Jusqu’à
présent, Caradec SA écoulait ses œufs essentiellement au cours du jour. La priorité sera donnée aux contrats d’approvisionnement d’enseignes de
grande distribution, sous contrat avec prix négocié sur plusieurs mois.