Œuf : l’interprofession appelle à la discipline
Le 19 mai, le conseil du Comité national pour la promotion de l’œuf (CNPO), interprofession de l’œuf, examinera les propositions formulées par son bureau, le 3 mai (notre édition du 7 mai), pour enrayer une crise du marché de l’œuf que nos lecteurs sont en mesure de jauger à travers notre cotation TNO. Les cours sont largement passés en dessous du prix de revient, ce qui met en grande difficulté les entreprises sous contrat avec les producteurs et les producteurs indépendants, sans protection contractuelle, pleinement exposés à la chute des prix. À l’issue de sa réunion, le bureau du CNPO avait publié la semaine passée un communiqué concluant : « À situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles». Celles proposées par le CNPO pour mettre un terme à la dégradation des prix reposent sur le principe d’allègement immédiat de l’offre, le respect des règles de production par tous les producteurs de l’UE et un appel à la solidarité de la filière.
Pour plus de contrôles en Espagne
En ce qui concerne les mesures urgentes d’allégement de l’offre, le CNPO préconise donc au plan national, une généralisation des réformes anticipées suivies de vides sanitaires prolongés. Cette mesure conjoncturelle hexagonale suppose une discipline de tous les éleveurs afin que les efforts des uns ne soient pas mis à profit par d’autres. Mais surtout, elle ne doit pas ouvrir un boulevard à ceux de nos partenaires qui prennent une place de plus en plus importante sur notre marché intérieur et chez nos clients traditionnels dans l’UE avec des prix de bataille. L’Espagne est désignée comme responsable de cette distorsion de concurrence que lui permettrait son laxisme dans l’application de la réglementation européenne sur le bien-être des animaux (nombre de poules par cage). Le CNPO demande donc un renforcement des contrôles internes et à l’importation afin de s’assurer que les règles communautaires sont bien respectées pour tous les œufs commercialisés en France. Enfin, le CNPO fait appel à la solidarité de la filière pour valoriser la production nationale et endiguer l’effondrement des prix. Ce ne sera peut-être pas la phase du plan la plus facile à réaliser.