Œuf : désaccord interprofessionnel
L’accord interprofessionnel instituant le prolongement de l’allongement de la durée des vides sanitaires dans les élevages de pondeuses suscite des réactions diverses dans la filière œuf. La mesure avait été décidée début juin, quand le marché de l’œuf émergeait d’une crise de surproduction traduite par des prix de braderie. Plusieurs formules
avaient été envisagées : abattages anticipés, réduction autoritaire des importations, allongement de la durée des vides sanitaires. Cette dernière avait été retenue et à l’issue de débats, parfois agités, dans le cadre interprofessionnel. Le CNPO proposait début septembre à l’agrément du ministre l’accord interprofessionnel portant à 5 semaines les vides sanitaires. Cet accord a été étendu le 28 septembre mais il ne fait déjà plus l’unanimité dans la filière. Entre temps - grâce à un effort de discipline de production - le marché s’est vigoureusement redressé. Au point qu’aujourd’hui certains n’apprécient pas un frein à leur potentiel de production et, invoquant les pertes subies pendant la crise, regrettent que cette occasion de se refaire leur soit barrée. Comme l’écrivait Étienne Cussy : « L’argent ça va, ça vient, mais quand ça vient plus, ça va mieux». Déjà, sans aller jusqu’à demander l’abrogation d’un accord couvé pendant 3 mois, des propositions se font jour pour son assouplissement. Par exemple, son application en fonction de l’évolution de la cotation – mais c’est un système de gestion bien délicat dans un marché aussi tumultueux que celui de l’œuf.