OCM Sucre : Union SDA pour une baisse des prix
Sans véritable identité propre depuis le rachat en 2002 de Béghin-Say par Union SDA avec l’aide des betteraviers, l’entité née de ce rapprochement a désormais un nom : Tereos. L’histoire retiendra que sa naissance, décidée en assemblées générales, a coïncidé avec l’annonce d’une perte nette de 63 M Eur pour un CA de 1,729 Md d’Eur. Ce qui pourrait passer pour un coup de tonnerre à première vue mais que Philippe Duval, président du directoire de Tereos, s’est empressé d’expliquer hier lors d’une conférence de presse : « Les résultats intégrant Béghin-Say (perte nette de 81,4 M Eur) ne sont pas significatifs car son exercice n’a compté que 9 mois (du 01/01/03 au 30/09/03) excluant de ce fait le dernier trimestre de 2002, celui de la production de la campagne 2002/2003, et a été impacté d’importantes écritures de retraitement ». De de son côté, Union SDA a vu son bénéfice net progresser de 17 % à 18,4 M Eur sur l’exercice 2002/2003 et affiche une marge brute d’autofinancement de 105,7 M Eur (+4%). L’une des premières décisions des membres de Tereos a été de se prononcer sur l’OCM Sucre avec en toile de fond une forte chute des cours de sucre en recul de 50 % entre 1993 et 2003.
Alors que certains sucriers comme Südzucker sont favorables au statu quo (lire en page 3), le Français, qui transforme 10 M t de betteraves et 10 M t de canne par an, se prononce en faveur d’une baisse des prix. « Avec cette solution, qui doit s’accompagner d’une indemnisation rapide et conséquente des producteurs renonçant à leur activité, d’une compensation des producteurs restants et d’une réelle préférence communautaire, la recette moyenne d’un sucrier d’Union SDA et de Béghin-Say, sera identique », juge M. Duval.
Pour le patron de Tereos, cette option est la condition sine qua non pour limiter les pertes de parts de marché au profit des producteurs des Balkans et de ceux des pays les moins avancés. « La mort de la clause de paix à l’OMC va nous obliger à des concessions majeures, ce qui rend d’autant plus nécessaire une baisse des prix », prévient M. Duval.
L’enjeu est de taille pour les sucriers européens puisque les pays de l’Union européenne exportent 30 % de leur production sucrière vers les pays tiers et la France 50 %.