Obésité : le partenariat privilégié
«Les repères du PNNS sont bien connus. L'enjeu porte sur leur mise en pratique», a déclaré hier Philippe Lamoureux, DG de l'Inpes (Institut national de prévention et d'éducation pour la santé) lors d'un colloque organisé au Sénat par l'agence Aromates sur la lutte contre l'obésité. Pour ce faire, il prône pour un rapprochement avec les opérateurs économiques et notamment la grande distribution. Une complémentarité nécessaire à «la toute petite voix» qu'est l'Inpes. « Le budget communication du premier grand distributeur français est deux fois plus élevé que le nôtre sur les 12 programmes dont celui de l'alimentation», a-t-il précisé. Du côté de la DGCCRF, Dominique Baelde, en charge des dossiers nutrition, s'est elle aussi prononcée en faveur d'un lien entre les actions de prévention de l'Etat et les acteurs économiques, louant les chartes nutritionnelles. St Hubert, partenaire du colloque, est le premier industriel à avoir signé la charte. Des fédérations comme la FICT (charcuterie) et Alliance 7 (7 fédérations portant principalement sur des produits sucrés ou céréaliers) travaillent aussi sur la question. Deux ans après l'annonce par Xavier Bertrand, alors ministre de la Santé, des chartes nutritionnelles dans le cadre du PNNS2, les candidats ne se précipitent cependant pas. En cause : la complexité du cahier des charges. Et malgré l'opposition de l'Ania, l'Etat hésite encore à utiliser le levier de la réglementation dans la lutte contre l'obésité. L'Inspection générale des Finances prépare actuellement un rapport sur le financement des dépenses de santé liées à l'obésité. Les pistes de réflexion portent sur le moyen de trouver un différentiel de prix entre les produits nutritionnellement bons et les autres.