Obésité : la France n’est pas les Etats-Unis
Si l’obésité est un sujet qui inquiète légitimement en France, une récente étude de l’INRA remet quelque peu les enjeux en perspective. Selon elle – et contrairement aux idées reçues –, la situation de la France dans ce domaine n’est en rien comparable à celle que connaissent les Etats-Unis depuis trente ans, ni dans son ampleur, ni dans ses caractéristiques. Depuis 1970, notent les chercheurs, l’obésité « sévère » a beaucoup progressé Outre-atlantique et touche particulièrement les femmes. En France, même si le phénomène se développe, la corpulence moyenne est plutôt stable depuis 30 ans et hommes et femmes sont égaux face à la surcharge pondérale.
Aux Etats-Unis, l’obésité n’épargne aucun milieu
Aujourd’hui, les Etats-Unis comptent trois fois plus d’obèses (30% contre 10% en France) et ces personnes sont plus jeunes : 20% des hommes et 24% des femmes âgés de 20 ans en sont atteints contre moins de 5% en France.
L’obésité gagne encore du terrain Outre-Atlantique. Les milieux qui n’étaient pas concernés il y a quelques années, le sont de plus en plus. Cadres ou ouvriers, hommes ou femmes, noirs ou blancs la surcharge pondérale n’épargne plus aucun milieu. Contrairement à cela, en France, les différences pondérales se creusent encore avec les différences sociales : les niveaux les moins riches et les moins diplômés constituent les catégories où le taux d’obésité a le plus crû ces dernières années. Les normes corporelles, celles de la minceur, ne toucheraient donc pas indifféremment toutes les catégories sociales et le lieu professionnel serait aussi un lieu où la valorisation de l’image du corps pousserait à l’attention portée au poids.