Nutrition : le ministère de la Santé vise les IAA
L'association nationale des industries agroalimentaires (Ania) a en vain multiplié les démarches pour dissuader le ministère de la Santé de viser les produits sucrés et gras dans sa dernière campagne de prévention nutritionnelle. Ce dimanche sera diffusé sur les chaînes hertziennes et les chaînes du câble-satellite un film de 30 secondes destiné aux adultes pour les inciter à consommer des fruits et des produits lactés non sucrés (yaourt, formage blanc…) ou de l'eau à la place des produits sucrés. Le film, financé par le ministère de la Santé, s'inscrit dans le programme national nutrition santé (PNNS) et sera diffusé du 11 septembre au 2 octobre 2005 à un rythme de 38 spots par jour. Deux autres spots destinés aux enfants seront également diffusés en deux vagues : sur les chaînes hertziennes et les chaînes du câble-satellite (du 12/09/2005 au 2/10/2005, avec environ 18 spots par jour) et au cinéma notamment avant la projection du film Harry Potter (du 30/11/2005 au 27/12/2005). Ces films mettent en scène, dans leur univers quotidien, un petit garçon et une fillette qui grâce à un objet « complice, un peu magique » (une paille d'une part et une coupelle de fruits de l'autre) adoptent d'autres comportements privilégiant de l'eau à une boisson sucrée et des fruits à des gâteaux.
« La campagne télévisée n'a évidemment pas pour but de proscrire la consommation de ces produits », a affirmé Xavier Bertrand, ministre de la Santé et des Solidarités, jeudi lors de la présentation à la presse de la campagne. Pourtant, les industries agroalimentaires devraient se sentir particulièrement visées par les films d'autant plus que le ministre a annoncé la publication avant la fin 2005 du décret d'application de la loi de santé publique sur les publicités agroalimentaires. Les annonceurs de produits salés, sucrés ou gras devront par exemple indiquer « pour protéger votre santé, manger peu salé peu gras et peu sucré », sous peine de devoir payer une taxe. Xavier Bertrand a aussi annoncé dans ses prochaines priorités : « l’amélioration de la qualité nutritionnelle des produits agroalimentaires, en concertation avec les professionnels du secteur ».