Nutrition : l’Ania pousse sa fondation
Après les négociations et le vote de la loi Dutreil en 2005, le dossier nutrition santé devient prioritaire pour l'association nationale des industries alimentaires (Ania) en 2006. « Nous sommes convaincus que c'est un problème qu'il faut traiter comme une priorité des entreprises. C'est déjà le cas pour les grandes entreprises mais pas encore pour les PME et les TPE », a affirmé hier Jean-René Buisson, président de l'association, devant la presse. Pour responsabiliser ces entreprises et tenter d'éviter une taxation des produits sucrés, salés ou gras (0,5 % du CA) souhaitée par le vice-président du comité de pilotage du PNNS2, l'Ania met actuellement sur le devant de la scène son projet de fondation « Alimentation et vitalité ». Une plaquette a été distribuée à plus de 4 000 adhérents des fédérations spécialisées. Quarante entreprises se sont déjà inscrites contribuant pour 0,02 % de leur chiffre d'affaires réalisé en France, soit un total de 700 000 Eur.
« Nous nous sommes fixés un budget de 3 M Eur. On vise 2 000 des 10 000 industriels du secteur », précise Jean-René Buisson. Pour légitimer les actions de sa fondation, l'Ania souhaiterait qu'elle soit reconnue d'utilité publique. Le dossier est en cours de dépôt, et le président de l'Ania s'est avancé hier en affirmant « qu'il n'y avait aucun risque qu'elle ne soit pas reconnue d'utilité publique d'ici 2007», précisant que c'était le ministère de l'Intérieur qui était maître de la décision.
La fondation doit à présent se doter d'un conseil d'administration. Il sera composé de trois collèges : industriels, pouvoirs publics, et personnalités externes et nutritionnistes (6 représentants chacun). Le président de la fondation sera choisi parmi le 3e collège constitué de personnalités « incontestables ». « On va s'interdire les nutritionnistes rattachés aux industriels », a assuré Jean-René Buisson. Essentiellement centrée sur le financement d'actions en direction des jeunes, la fondation a déjà choisi sa première action : soutenir le programme Epode (« ensemble prévenons l'obésité des enfants »).
Qu'en pensent les pouvoirs publics ? L'Ania affirme avoir reçu un avis favorable de la part de Xavier Bertrand, ministre de la Santé, alors que le dossier du PNNS 2 semble pour l'instant dormir dans un tiroir.