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Nutrition : la réglementation va handicaper la filière laitière

La future réglementation européenne sur les allégations nutritionnelles et les actions du ministère de la Santé inquiètent coopératives et industriels laitiers, qui voient leurs produits attaqués de toutes parts.

Bien que les résultats de la filière laitière en 2006 se soient révélés meilleurs que prévu ( voir Les Marchés d’hier), Olivier Picot a longtemps évoqué lundi les inquiétudes du secteur vis-à-vis de la nutrition. Suspendus à la future réglementation européenne en matière d’allégations et fermement encouragés par le ministère français de la Santé à prendre des engagements volontaires, les fabricants de produits laitiers font face « à une offensive extrêmement violente » a estimé M. Picot, président d’Atla (l’association regroupe la FNCL et la FNIL). La nutrition constitue même « le sujet des principales années à venir », un sujet sur lequel Danone s’est bien positionné.

Depuis peu, les messages sanitaires ont fait leur apparition sur les publicités de produits alimentaires, un dispositif auquel a pu échapper le lait de consommation. Mais pour les produits transformés, qui sont légion dans l’univers du lait, la pilule a du mal à passer compte tenu de la présence naturelle de matière grasse. Ainsi, la crème fraîche a été inscrite dans les corps gras selon la classification du PNNS.

L’encouragement à prendre des engagements volontaires, initié par le ministre de la Santé Xavier Bertrand, représente cependant la dernière tentative de laisser une possibilité aux IAA d’avoir une influence. Le seul problème pour les coopératives et industriels français est que la concurrence étrangère, elle, n’est pas concernée. Pour proposer des produits plus adaptés aux critères de santé publique, les produits laitiers devraient par exemple s’affranchir ou diminuer leur taux de matière grasse, un problème conséquent dans la mesure ou cette dernière est native.

Réorienter le mix-produit

La future réglementation européenne sur les allégations va de plus ajouter de nouvelles contraintes au secteur. L’Autorité européenne de sécurité des aliments, qui vient de recevoir sa lettre de mission, doit rendre sa décision début 2008 concernant l’établissement de profils nutritionnels sur le sucre, le sel, la matière grasse, etc. Si un produit dépasse plus d’un seuil, il ne pourra plus mettre en avant d’allégations positives (riche en calcium par exemple), un dispositif rejeté par la filière. « Tout concourt, dans une démarche rivée sur le long terme, à faire des seuls produits manufacturés les responsables de la situation (sur l’obésité, ndlr) », s’insurge Atla, qui préférerait plutôt une complémentarité d’actions basée sur le comportement et pas uniquement sur les produits.

Bien que l’ultra-frais puisse réorienter en partie son mix-produit, les fromages français pourraient être pénalisés, eux qui représentent une bonne part des exportations (près de la moitié des exportations de PGC, avec 585 000 t sur 1 385 000). « Nous risquons de nous voir interdire le fait de dire que le fromage est riche en calcium et de nous voir imposer une baisse massive du taux de matière grasse », a expliqué M. Picot qui n’apprécie pas cette « américanisation de la façon de fonctionner ». Mais maintenant que le processus est enclenché, les discussions vont être difficiles pour modifier le cadre qui se met en place.

Rédaction Réussir

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