Nutrition animale : Le Gouessant résiste
Le Gouessant, coop spécialisée en nutrition animale à Lamballe (Côtes d’Armor), a enregistré une progression de 8,1 % de son CA à 380 millions d’euros et de 5 % de son tonnage d’aliments commercialisés à 1,057 million de tonnes. Aliments et productions animales représentent 90 % de son CA. Une performance remarquable sur un marché baissier que le directeur général du Gouessant, Jean-Yves Cornec, explique par une politique commerciale agressive. « Nous n’avons pas répercuté la hausse des matières premières (10 centimes d’euro du kilo d’aliment) sur les produits finis», résume-t-il.
La stratégie a payé en attirant de nouveaux clients. Revers de la médaille, une marge réduite voire nulle sur les principales fabrications : l’aliment porc (51,7 % du tonnage) et l’aliment volaille chair et pondeuse (41,9 %). Mais sa structure financière, dotée de 40 Me de capitaux propres et d’un endettement inférieur (30 Me), et les succès commerciaux des activités périphériques lui ont donné de l’air avec un résultat net part du groupe de 4 Mes, et ce malgré des investissements (5,5 Me en 2004).
Le Gouessant tire profit, selon son DG, de ses efforts en recherche et développement en aliments poisson (+ 21 % à 21 000 t en 2004, extension en cours à 35 000 t), dans l’élaboration de substituts végétaux aux antibiotiques facteurs de croissance qu’il exporte « dans 80 pays», et dans l’aliment bio dont les volumes se maintiennent malgré la baisse de l’activité. En effet, Le Gouessant déploie une stratégie visant à occuper de nombreux segments du marché, y compris le «noyau nutritionnel» vendu avec le conseil d’un nutritionniste aux fabricants de leur aliment à la ferme.
Dindes et poulets trouvent leur place auprès des transformateurs parce qu’ils sont des « compléments de leur propre production, comme la dinde lourde qui représente 20 % de notre parc», souligne Jean-Yves Cornec. Le Gouessant vient même de se lancer dans la production de porc fermiers Label rouge en reprenant, en 2004, les actifs de Brio Viande (Saint-Brieuc) -60 000 têtes. Une goutte d’eau eu égard aux 2 millions de cochons nourris par le Gouessant. Mais ce sont peut-être de premiers jalons.