Nutrition animale : ça bouge dans les plantes
Le marché des extraits de plantes destinés à la nutrition animale est estimé à 100 voire 150 millions d’euros dans les 10 ans. Ils constituent une des solutions pour pallier la disparition des facteurs de croissance antibiotique, interdits dans l’UE depuis le 1er janvier dernier. DSM, fournisseur d’additifs pour les différentes espèces animales (CA : 2 milliards d’euros en vitamines, caroténoïdes et autres spécialités de chimie fine) vient de racheter Crina à Intervet international (elle même appartenant au néerlandais Akzo Nobel).
Fondée en 1960 à Gland (Suisse), Crina emploie aujourd’hui 19 personnes pour un CA 2005 de 6 millions d’euros. Elle se développe particulièrement en ruminants qui constitue le marché le plus porteur en terme de volumes. En effet, les aliments pour volailles ont depuis plusieurs années intégré ces gammes et les aliments pour porcs valorisent en général plutôt une autre solution, à partir d’acidifiants.
Les recherches se font à marche forcée
Après plusieurs décennies de silence (car les facteurs de croissance antibiotiques fonctionnaient si bien que nul était besoin de développer d’autres solutions), les extraits de plantes font aujourd’hui l’objet de recherches à marche forcée. Ainsi, le professeur Sergio Casamiglia (université de Barcelone) rappelait lors d’un récent séminaire organisé par un autre spécialiste des extraits de plantes, la société Pancosma (gamme Xtract) le 11 mai dernier que les travaux de recherche sur les extraits de plante avaient été quasi inexistants entre 1970 et 1990, sachant que le Monensin a été autorisé en 1971 (sur les bovins). Les travaux ont repris doucement dans les années 1990 (4 publications en 10 ans) et explosent depuis (15 publications entre 2000 et 2005, six dans les trois premiers mois de 2006).
Les extraits de plante sont très variés, tant dans l’origine botanique de la plante que dans la partie prélevée (de la feuille à la fleur, de la tige à la racine) et dans le mode de préparation (huile essentielle, poudres…). De fait une dizaine de produits sont aujourd’hui utilisés en nutrition animale (www.plant-xt.com). Le foisonnement des recherches va de pair avec une offre de produits très large et hétérogène. La réglementation va certainement clarifier ce marché comme elle l’a fait dans les années 90 avec les probiotiques et les enzymes puisque chaque additif devra bientôt disposer d’un dossier complet, surtout s’il souhaite se prévaloir d’une allégation nutritionnelle. Les professionnels, réunis au sein de la Fefana, travaillent également dans ce sens.