Dans le sillage du pétrole, les cours du soja ont à nouveau grimpé en début de semaine. Mais les opérateurs s’attendent à un nouveau tassement suite aux chiffres export décevants de la Malaisie. L’attention du marché se porte sur la production du Mercosur.
Le marché des oléagineux n’aura pas marqué de pause à l’occasion des festivités de fin d’année. Soutenu par la hausse du pétrole et par la demande alimentaire, le prix des huiles végétales a caracolé, entraînant avec lui les prix des graines oléagineuses. Le 31 décembre, le contrat soja atteignait son cours le plus élevé de l’année, frôlant les 14 dollars le boisseau à Chicago. L’huile de palme sur le marché malaisien, la graine de colza en Europe et le canola au Canada atteignaient leurs sommets dès les premières séances de 2011. Les investisseurs ne semblent pas prêts à délaisser cette classe d’actif qui a été la vedette de l’année 2010. Ceci étant, la semaine dernière a été marquée par des prises de bénéfices des opérateurs qui ont pesé sur les cours à Chicago, prises de profits qui ont été suivies par les réallocations des fonds les jours suivants. Le ton est donné : la volatilité ne cèdera pas le pas à un calme plat !
Un secteur en flux tendu
Le début de cette semaine est marqué en soja par un nouvel accès de fermeté dans le sillage du pétrole, mais les opérateurs s’attendent à un nouveau tassement suite aux chiffres export décevants de la Malaisie, qui ont conduit à un effritement du marché de l’huile de palme. Malgré une récolte mondiale record de fèves en 2010, avec des niveaux de production très élevés chez les trois plus gros producteurs mondiaux (seconde meilleure année aux États-Unis, record au Brésil et en Argentine), l’offre peine à suivre la demande.
Le secteur est en flux tendu : l’abondante récolte sud-américaine engrangée au printemps 2010 est déjà quasiment écoulée et les États-Unis vont devoir continuer à fournir pratiquement seuls la demande jusqu’à l’arrivée des récoltes de l’hémisphère sud. Les opérateurs financiers comme les professionnels des grains sont donc très attentifs au développement des cultures dans le Mercosur et s’inquiètent à la fois de la quantité qui sera produite comme de la date d’arrivée des marchandises pour le marché mondial. La sécheresse en Argentine focalise l’attention. À chaque apparition de nuages, les prix baissent puis remontent, marquant le degré de déception des planteurs. Les prévisions de production sont peu à peu revues à la baisse et vont de 45 à 48 millions de tonnes, bien en deçà des derniers chiffres de l’USDA à 52 Mt.
Situation préoccupante au Brésil et en Uruguay
Au sud du Brésil et en Uruguay, la situation aussi est préoccupante. Le mois de janvier sera crucial pour les cultures de soja dans ces contrées. Plus le potentiel de récolte baisse en Amérique du Sud, plus la nécessité d’une forte production aux États-Unis s’accentue. La concurrence entre le maïs et le soja pour l’allocation des surfaces au printemps s’exacerbe. Surtout que l’une et l’autre des cultures sont face à un bilan mondial tendu. La bataille pour les hectares aux États-Unis ne fait que commencer !